Eau Vive n° 525

            Au fil des semaines qui viennent, je vous invite, par le biais de notre feuille paroissiale, à une lecture suivie de quelques pages du livre de Timothy Radcliffe, Faites le plongeon. Ces pages, qui sont presque les dernières de son ouvrage, sont pour nous une invitation au courage et à la confiance en la victoire du Christ sur toutes les formes de la mort, et à vivre aujourd’hui de cette certitude qui habitait saint Paul que c’est dans la faiblesse que nous sommes forts.         Puissions-nous y trouver la bonne faiblesse du chrétien et la bonne force du chrétien en ces jours qui ne sont pas faciles et être les témoins joyeux de cette conviction que la mort est vaincu dans la Pâque du Christ.  Bonne lecture à vous.

Père Bruno

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Le courage des confirmés  (1)

            Nous avons besoin de la quatrième vertu cardinale, qui est le courage, le courage, pour chacun d’entre nous, d’assumer notre responsabilité pour la vie et la mission de l’Église. Nous serons capables de faire face aux défis d’aujourd’hui seulement si les baptisés et les confirmés sont devenus suffisamment solides dans un usage adulte du pouvoir, sans l’accaparer ni le rechercher à tout prix, ni le fuir. Quand j’étais enfant, à la confirmation l’évêque nous donnait une tape sur la joue, comme signe que nous devions être courageux dans la proclamation de notre foi. Dieu ne veut pas que ses enfants soient des poules mouillées.

            De quel solide courage avons-nous besoin dans la vie interne de l’Église ? Thomas d’Aquin pensait que le plus grand courage est celui de l’endurance. Nous montrons du courage en nous cramponnant quand notre foi est attaquée ou que nous sommes déçus par l’Église, quand il apparaît qu’elle dérive dans une direction qui nous déplaît, et quand nous pouvons nous sentir gênés de lui appartenir. Pourquoi faire ainsi ? Parce que Jésus s’est donné lui-même de manière irrévocable à un groupe de disciples faibles et bornés et qu’il leur est resté attaché même quand ils l’ont rejeté. Comment pouvons-nous alors oser prendre nos distances par rapport à l’Église quand Dieu ne le fait pas ? Et qui suis-je pour revendiquer une quelconque supériorité. Je ressemblerais à un pharisien choqué de voir Jésus manger et boire avec les collecteurs d’impôts et les prostituées. Et de toute façon, où irais-je ?

            Lorsque Jésus demande à Pierre s’il va partir, celui-ci répond : Seigneur, vers qui pourrions-nous aller ? Tu as les paroles de la vie éternelle (Jn 6, 68). Notre endurance trouve du soutien si nous nous cramponnons à ces paroles de vie éternelle au lieu de nous soucier sans cesse de la politique ecclésiale et des cancans de sacristie. Nous avons à revendiquer notre identité ecclésiale comme une communion de vie abondante, de grâce et de pardon, et non comme une structure de pouvoir ou un lobby militant. Et si nous le faisons, nous serons plus souples à l’égard de tous les groupes idéologiques existant dans l’Église, qui sont souvent mus par la peur et la panique.

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