EV 699

« Rien que pour aujourd'hui... »

Le mois d’octobre s’ouvre sur la fête de Sainte Thérèse de l’enfant Jésus. Entrée au Carmel de Lisieux à l’âge de 15 ans, elle gardera une âme d’enfant et développera une spiritualité centrée sur l’abandon à l’amour de Dieu.

Garder une âme d’enfant !?  Regardons comment vivent les petits-enfants : ils avancent dans la vie, guidés par le sourire de leurs parents, et ne savent pas encore très bien se repérer dans le temps, car ce qui leur importe, c’est ce qui se passe dans l’instant présent.  Finalement, n’est-ce pas là que se trouve l’essentiel de notre vie ?

Dans nos vies où tout va si vite, essayons un instant de ne pas avoir d’autre mesure du temps que ce qui se vit « aujourd’hui » : A l’heure de la rentrée, alors que nous remplissons nos agendas de tâches multiples, de rendez-vous, d’activités diverses toutes aussi importantes les unes que les autres, n’oublions pas que le seul moment qui compte c’est l’instant présent. C’est lui seul qui nous est donné pour aimer. Rester figé sur le passé, ou avoir peur de l’avenir, ne peut pas nous construire. Le créateur nous a donné le temps, pour que nous puissions vivre chaque moment pleinement dans un esprit de don et d’amour. Le temps de prier, le temps de regarder nos proches, le temps d’écouter, le temps de partager, le temps de travailler, le temps d’aimer, le temps de prendre soin, de sourire…

N’avoir d’yeux que pour Dieu ! Comme un enfant qui n’a pour repère que le regard de ses parents qui le guide, laissons guider notre âme par l’Esprit-Saint :  Petite flamme déposée en notre cœur au baptême, que nous entretenons et faisons grandir par la prière quotidienne, et le don des sacrements. Si nous y sommes attentifs elle nous guidera jour après jour vers le Père.

Garder une âme d’enfant, c’est précisément ce que nous demande Jésus : « Laissez les enfants venir à moi, ne les empêchez pas car le Royaume de Dieu est à ceux qui leur ressemblent. » Mc 10, 13. Ou encore : « celui qui n’accueille pas le Royaume de Dieu à la manière d’un enfant n’y entrera pas » Mc 10, 15.

Oui, gardons cette disponibilité du cœur tournés vers le regard aimant du Père !

  Je ne saurais mieux l’illustrer que par ce poème que Thérèse composa en 1894 où elle y exprime sa manière d’aimer Jésus, dans l’instant présent :

« 1. Ma vie n'est qu'un instant, une heure passagère
Ma vie n'est qu'un seul jour qui m'échappe et qui fuit
Tu le sais, ô mon Dieu ! pour t'aimer sur la terre
Je n'ai rien qu'aujourd'hui !...

2. Oh ! je t'aime, Jésus ! vers toi mon âme aspire
Pour un jour seulement reste mon doux appui.
Viens régner dans mon cœur, donne-moi ton sourire
Rien que pour aujourd'hui !

3. Que m'importe, Seigneur, si l'avenir est sombre ?
Te prier pour demain, oh non, je ne le puis !...
Conserve mon cœur pur, couvre-moi de ton ombre
Rien que pour aujourd'hui. »

A méditer, et à prier! Bonne rentrée !

Philippe VINCENT-diacre permanent