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Dieu écoute le premier

 

Au début de ce mois, mercredi 5 mars, nous entrons dans le carême par la célébration du « mercredi des cendres ».  Au cours de la messe, le célébrant dépose de la cendre sur le front des fidèles ; car la tête est le siège de notre intelligence et de nos pensées. Mais c’est aussi celui de notre cœur qui est visé, et la cendre nous rappelle notre fragilité et c’est un rite de pénitence. L’Ancien Testament y fait souvent référence : Tamar, la fille du roi déchire sa tunique, prend de la cendre et s’en couvre la tête (2Sam 13, 19). Plus loin, après la prédication de Jonas, le roi de Ninive s’assoit sur la cendre (Jon 3, 6) en signe de pénitence.

 

Mais nous ne sommes pas des êtres de cendre, de poussière ou de glaise ; par notre baptême nous sommes des êtres de lumière.

Il nous faut donc aller plus loin : « déchirez vos cœurs et non pas vos vêtements, revenez au Seigneur » (Jl 2, 13). Tout l’enjeu du Carême se tient là …nous convertir ! C'est à dire, littéralement nous tourner vers le Seigneur avec confiance. Si notre vie, nos souffrances et nos doutes nous ont détournés de Lui, revenons à Lui et présentons-Lui notre détresse.

Notre Dieu est amour… et il désire ardemment nous rencontrer. Lui, il est entièrement tourné à l’extérieur de lui-même, « penché vers celui qui crie », Dieu écoute le premier. Dieu écoute son peuple. C’est le thème que nous développerons chaque vendredi de carême, lors de nos rencontres, tour à tour dans les différentes églises de notre unité pastorale, jusqu’à Pâques.

 

Jésus lui-même invite ses disciples à la confiance et à la persévérance :

« Moi, je vous dis : Demandez, on vous donnera ; cherchez, vous trouverez ; frappez, on vous ouvrira. En effet, « quiconque demande reçoit ; qui cherche trouve ; à qui frappe, on ouvrira. » (Lc 11 ,9-10)

Voilà un excellent guide spirituel pour alimenter la prière de notre carême en cette année jubilaire placée sous le signe de l’Espérance.

Et dans la « consolation » reçue par la prière, n’oublions pas, à notre tour, de nous « pencher vers celui qui crie ».

Car le Carême, ce n’est pas se faire souffrir pour gagner les faveurs de Dieu, mais c’est se tourner vers Lui et vers nos frères souffrants. Nous pouvons les aider par des gestes de charité, « rejoignant aussi bien ceux qui sont proches, que ceux qui sont loin grâce aux nombreux organismes de charité de l'Église. Le Carême est un temps propice pour montrer cet intérêt envers l'autre par un signe, même petit, mais concret, de notre participation à notre humanité commune. La souffrance de l'autre constitue un appel à la conversion parce que le besoin du frère me rappelle la fragilité de ma vie, ma dépendance envers Dieu et mes frères. »*

Ainsi nous accueillerons pleinement, avec les cendres déposées sur notre front, cette parole déposée sur notre cœur : « Convertissez-vous et croyez à l’Evangile » (Mc 1, 15)

 

Philippe VINCENT-Diacre permanent

 

 

* Pape François 4 octobre 2014, Fête de saint François d'Assise

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