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La langue de feu du prophète

Nous accueillons chaque dimanche la Parole de Dieu. Mais l’entendons-nous vraiment ? La recevons-nous vraiment comme une parole vivante qui vient sonder les profondeurs de notre âme et de notre vie? Percevons-nous qu’elle est sans concessions, sans trucages, sans compromissions ? Qu’elle est une épée tranchante :

« Écoutez-moi, îles lointaines ! Peuples éloignés, soyez attentifs ! J’étais encore dans le sein maternel quand le Seigneur m’a appelé ; j’étais encore dans les entrailles de ma mère quand il a prononcé mon nom. Il a fait de ma bouche une épée tranchante, il m’a protégé par l’ombre de sa main ; il a fait de moi une flèche acérée, il m’a caché dans son carquois. »

Is 49, 1-2

« Elle est vivante, la parole de Dieu, énergique et plus coupante qu’une épée à deux tranchants ; elle va jusqu’au point de partage de l’âme et de l’esprit, des jointures et des moelles ; elle juge des intentions et des pensées du cœur. Pas une créature n’échappe à ses yeux, tout est nu devant elle, soumis à son regard ; nous aurons à lui rendre des comptes. » He 4, 12-13

Amos était un de ces prophètes à la langue de feu qui n’hésitait pas à dénoncer les comportements inacceptables du peuple qui se réclamait de l’alliance avec le Dieu d’Israël.

Sans crainte des conséquences humaines de sa mission prophétique il fait éclater la Parole de Dieu à la face de ceux qui l’ont pervertie, oubliée, dénaturée, à la face de ceux qui pensent pouvoir la truquer comme ils le font pour leurs balances.

Leur crime : « écraser le malheureux pour anéantir les humbles du pays ; se vautrer sur des divans… »

Leur crime : chercher à s’enrichir toujours plus au détriment des pauvres ; choisir la luxure et laisser périr le pauvre !!!!!

Leur crime : une recherche toujours plus perverse de leur propre confort alors que le pauvre meurt de faim devant la porte d’ivoire de leur maison.

Leur crime : servir Mamon et penser pouvoir acheter le Dieu unique à coup de quelques sacrifices compensatoires !

LEUR CRIME N’EST-IL PAS NOTRE CRIME AUJOURD’HUI ?

Sainte Térésa de Calcutta ne crie-t-elle pas à notre face le choix préférentiel des pauvres ? Le pape François ne nous dit-il pas que nous devons être l’Église pauvre au milieu des pauvres ? L’Abbé Pierre n’a-t-il pas…….

Ils sont nombreux ces prophètes à la langue de feu qui aujourd’hui viennent faire retentir à nos oreilles ce cri de tous ceux que nous laissons mourir, nous, les vautrés du divan.

La Parole de Dieu me fait mal car elle vient me toucher au cœur même de mon péché, de mon égoïsme, de mon enfermement sur moi.

Demandons au Seigneur que sa Parole soit aujourd’hui cette épée tranchante qui nous sorte de nous-mêmes, nous guérisse, nous relève et nous envoie au service du prochain qui devant notre porte a le nom et le visage de cet « Abraham » dont nous a parlé l’évangile du dimanche 25 septembre.

Père Bruno VIDAL

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