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Le premier témoignage écrit de l’histoire de Saint-Estève-Janson date de 1507 avec l’acte d’habitation accordé par le Seigneur Jean de Forbin et son épouse Antoinette de la Terre en faveur de quelques cultivateurs venus de Lourmarin. Ils allaient y mettre le terroir en valeur et y renforcer un habitat déjà existant au lieudit Saint-Estève, autour d’une chapelle du XII°siècle dédiée à Saint-Estève (Saint Etienne, en Occitan).

Cependant, pour les historiens, l’existence d’un habitat permanent à Saint-Estève est beaucoup plus ancien. L’église du XII° Siècle a très probablement été reconstruite à l’emplacement d’un édifice religieux paléo-chrétien qui était, dès le VI°-VII° Siècle, entouré par une nécropole (tombes à tuiles romanes) dont on a retrouvé des restes sous le « Vieux Village ».

 Il n’en demeure pas moins très probable qu’au XVI° Siècle, le village se structure autour de l’église et en partie sur l’ancienne nécropole. L’éperon rocheux sur lequel il est bâti (constitué par un témoin d’une très ancienne terrasse de la Durance, consolidé en « poudingue), est alors probablement fortifié, entouré de murs (il en subsiste un important reste –grand mur, restes d’une tour-, sur le bord de la falaise limitant le Vieux Village vers le nord, contre lequel s’appuient les maisons). La nécropole du XVI° Siècle n’a pas été localisée; elle pourrait se trouver au nord de la route départementale où ont été découvertes quelques tombes. Enfin, quelques vestiges pouvant être de la même époque se voient à la base des murs (maison « seigneuriale » ?), à l’entrée de la rue du Canal où se trouvait probablement la porte de l’agglomération. N’oublions pas, aussi, que c’est au tout début du XVI° Siècle que le Château de Janson, situé sur les bords de la Durance, à environ 1,5 kilomètre en aval de Saint-Estève, fut restauré et « remis en état de défense » (et non pas construit) sur les ruines d’un château plus ancien, qui contrôlait des voies de passage et un gué permettant de passer d’une berge de la rivière à l’autre.

Mais remontons le cours de l’Histoire. D’autres vestiges historiques et préhistoriques existent à Saint-Estève, encore plus anciens. A l’ouest de Saint-Estève, des photos aériennes montrent l’existence de structures enfouies, probablement un établissement agricole (d’époque romaine ?). Plus près du village au quartier des Aires, ont été découverts des silos en forme de dolium, creusés dans une terrasse de la Durance.

Au sud du village, sur les versants du Vallon des Trois Marie (actuellement appelé, à tort, « Vallon de l’Escale »), on trouve les traces de plusieurs hameaux de «Bories », parfois avec des rues pavées, bordées de murs en pierres sèches, comportant des « maisons », des enclos pour les troupeaux et des abris pour les agneaux qui peuvent indiquer qu’il s’agit là, de lieux de séjour saisonniers pour les bergers de Saint-Estève pendant le Haut-Moyen-Âge ou aux époques antérieures (Âge du Fer, Âge du Bronze), époques qui ont connu un très fort développement des activités de pastoralisme.

Plusieurs grottes situées sur le territoire de la Commune contiennent des couches d’habitation ou des sépultures de l’Âge du Bronze (1.500 à 2.500 ans avant notre ère).

Beaucoup plus anciens encore, on a découvert des outils en pierre (galets aménagés) sous une maison du Vieux Village, dans les poudingues de la terrasse durancienne. Ces outils ont un âge probable de 600.000 à 700.000 ans avant le Présent. A peu près à la même époque, le remplissage de la Grotte de l’Escale révèle, sur une quinzaine de mètres d’épaisseur, des traces de présence humaine (parmi les plus anciennes du monde, outils en pierre) ainsi que des feux intentionnels qui sont certainement les plus anciens d’Europe (650.000 à 750.000 ans avant le Présent) . Les faunes (40.000 ossements récoltés en 30 ans de fouilles) et les flores associées aux sédiments permettent de reconstituer l’histoire des climats et de l’évolution biologique durant environ 150.000 ans (de 750.000 à 600.000 ans avant le Présent). Un niveau de la grotte de l’Escale (au sommet du remplissage) contient une faune « arctique » comprenant l’ancêtre du Loup, l’ancêtre du Renard bleu, le Glouton, des Rongeurs steppiques, la Chouette Harfang et tout un cortège d’animaux vivant actuellement au nord du cercle polaire arctique. On a là les traces du climat le plus froid qu’ait connue notre région depuis plusieurs millions d’années. (cf site de la commune)

 

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