Présentation de Meyrargues
L’EGLISE SAINT ANDRE
La paroisse de Meyrargues existe depuis fort longtemps, probablement depuis le VIème siècle, mais la première mention de l’existence d’une église n’apparaît qu’au XIème siècle. Elle est située à l’emplacement de la chapelle désignée actuellement sous le nom de “Mère de Dieu”, en face du château. Au XVIème siècle, une nouvelle église a été édifiée à la place du cimetière d’alors, lorsque le village s’est déplacé vers son site actuel.
L’église connut bien des péripéties. Elle s’effondra notamment au XVIIIème siècle et fut reconstruite à partir de 1736. Elle doit sans doute son aspect actuel "de style Grec" néo-classique à une large restauration en 1822.
Dans son sous-sol, se trouvait le caveau des seigneurs de Meyrargues, les Valbelles (XVIème et XVIIIème siècles), profané en 1794.
A l’extérieur de l’église, une rosace et une croix en pierre d’Arles furent placées en 1900 au moment de la réfection de la façade. Le clocher que nous connaissons était à l’origine une tour appartenant au Seigneur du lieu.
L'église, qui comprend trois nefs, fut de tout temps dédiée à Saint André dont on peut voir la statue à gauche du chœur. Derrière l’autel, une copie d’un tableau de Véronèse, les “Noces de Cana” (actuellement au Louvre) et, au-dessus de l’entrée, un tableau de Mazocchi, de 1868, “Vierge et Ste Catherine de Sienne”, don de l’empereur Napoléon III.
SAINT ANDRE
André est né à Bethsaïde, en Galilée, sur les bords du lac de Tibériade. Avec son frère Simon, il était pêcheur. Recherchant Dieu, il avait d’abord été le disciple du prédicateur Jean le Baptiste, qui l’avait certainement baptisé.
Lorsque Jean-Baptiste désigna Jésus-Christ en disant : « Voici l’Agneau de Dieu », « l’Agneau de Dieu qui l'emporte sur les péchés du monde » (Jn 1, 29-40), il le suivit et ne le quitta plus. Il fut ainsi le premier disciple de Jésus-Christ. La tradition grecque appelle André le Protoclet, c'est-à-dire le premier appelé des douze. Il servit souvent d’intermédiaire. Il présenta notamment son frère Simon à Jésus, puis, lors de l’épisode de la multiplication, il amena le jeune garçon portant les cinq pains et les deux poissons. Lorsque des Grecs voulurent rencontrer Jésus, c’est encore à lui qu’ils s’adressèrent et il est encore avec Pierre, Jacques et Jean, lorsqu'ils interrogent Jésus sur la destruction du Temple.
La Tradition raconte, qu’après la Pentecôte, il partit prêcher l’Évangile, au cours d’un long voyage, tout autour des côtes de la mer Noire. Ses voyages l’amenèrent en Bithynie (côte turque), à Éphèse, en Mésopotamie, en Ukraine actuelle, en Thrace (région entre le Bosphore et le Danube), à Byzance et finalement en Achaïe (région au nord du Péloponnèse), où il finit crucifié, sous l’empereur Néron, à Patras en l’an 60. La Légende dorée rapporte que son supplice fut ordonné par le proconsul de la région, dont Saint André avait converti l’épouse et qui lui avait offert l’alternative suivante : sacrifier aux idoles ou mourir sur la croix. Ayant choisi le martyre, l’apôtre survécut pendant deux jours, durant lesquels il prêcha à la foule, qui s’indigna et menaça le proconsul de mort. Celui-ci chercha donc à le faire descendre de la croix, mais on ne put le délier et le saint mourut dans une grande lumière. C'était, croit-on, le 30 novembre 62 et la femme d'un sénateur recueillit le corps de Saint André, l'embauma et l'enterra. La croix de supplice sur laquelle il a été crucifié aurait été en forme de X, ce qui a donné le nom de croix de Saint André.
Saint André, qui est le patron des pêcheurs de poissons d’eau douce, des poissonniers et des cordiers, est aussi invoqué par les femmes qui cherchent un mari et celles veulent devenir mères.
FERNAND SINGERGLE
Fernand Singerlé est né à Sarrebourg, d’une famille de sept enfants. Venu en Provence pour des problèmes de santé, il est ordonné prêtre à Aix le 23 décembre 1939 à l’âge de 26 ans et devient curé de Venelles et de Meyrargues jusqu’en 1943.
Résistant pendant l’occupation allemande, il cache des armes dans l’autel de l’église mais aussi des gens, notamment des Juifs, recherchés par la police de Vichy et la Gestapo.
Le 26 novembre 1943, lors d’une attaque menée par les maquisards contre un convoi allemand sur la route nationale entre Meyrargues et Peyrolles, il y eut deux tués du côté allemand. Le lendemain, en représailles, les Allemands arrêtèrent six habitants de chacun des deux villages qui furent transférés à la prison des Baumettes à Marseille où les six Meyrarguais furent désignés pour être fusillés. Prévenu d’urgence, le curé Fernand se rendit à la prison en moto et vit, dans la cour, les six hommes alignés contre un mur, prêts à être fusillés. Après maintes discussions et démarches, il fit surseoir à l’exécution en s’offrant à la place des otages. Il finit par obtenir leur maintien en prison avec les Peyrollais. Il revint tous les jours plaider leur libération qui fut effective huit jours plus tard pour les Meyrarguais, trois semaines après pour les Peyrollais sur l’intervention d’un notable de ce village.
En décembre 1943, le curé Fernand fut nommé à Saint-Andiol. Il s’engagea et devint aumônier de la Deuxième Division Blindée du Général Leclerc jusqu’en 1945 où il revint à Saint-Andiol, la guerre finie. C’est là qu’il mourut le 25 janvier 1949, à l’âge de 36 ans de tuberculose et de rhumatisme cardiaque.
LA CHAPELLE SAINT SEBASTIEN
Il est possible que cette chapelle ait été élevée à l'occasion d'une des épidémies de peste au XVIème siècle ou du début du XVIème. En 1669, la chapelle qui est en ruine est restaurée puis, en 1823, une croix est édifiée devant la chapelle pour clôturer une mission prêchée par trois Oblats de Marie Immaculée. Monseigneur de Bausset, archevêque d'Aix, présida la cérémonie en y célébrant une messe le 20 janvier, jour de la fête du saint. En 1850, des réparations furent entreprises sur la croix.
SAINT SEBASTIEN
Saint Sébastien est un saint martyr romain, qui aurait été tué lors des persécutions de Dioclétien au début du IVe siècle. Il est fêté le 20 janvier en Occident et le 18 décembre en Orient. Il existe très peu de détails historiques fiables de la vie de saint Sébastien qui est évoquée pour la première fois par Ambroise de Milan (mort en 397), évêque de Milan, dans un sermon. Il y dit que Sébastien serait originaire de Milan, et montre qu'il était déjà vénéré au IVe siècle. D'après les Actes de saint Sébastien, relation hagiographique datant du Ve siècle, et dans La Légende dorée de Jacques de Voragine, rédigée vers 1265, il serait un Gaulois Narbonnais. En tout cas, c'est à Milan qu'il fut élevé dans la foi chrétienne.
À Rome, il est pris en affection par les empereurs Dioclétien et Maximien Hercule qui le nomment capitaine de la garde prétorienne, ignorant qu'il est chrétien. On rapporte que Sébastien encouragea dans leur foi et au glorieux martyre deux prisonniers chrétiens, les frères Marc et Marcellin, alors que leur famille les implorait de renoncer au Christ. En rendant miraculeusement la parole à une femme, Zoé, il convertit aussitôt 77 personnes présentes. En l'apprenant, Dioclétien reprocha à Sébastien sa traîtrise et donna à ses soldats l'ordre de l'exécuter en le transperçant de flèches. « Et les archers le frappèrent jusqu'à ce qu'il soit recouvert de flèches comme un hérisson est couvert d'épines ». Selon la légende, les archers, qui avaient beaucoup d'estime pour leur chef, auraient évité de viser le cœur, si bien que Sébastien ne succomba pas à ses blessures. Soigné par une jeune veuve nommée Irène, rapidement rétabli, il se rendit auprès de l'empereur pour lui reprocher sa cruauté à l'égard des chrétiens. Dioclétien le fit alors rouer de coups jusqu'à la mort et ordonna que son corps soit jeté dans les égouts de Rome. Guidés par une vision de sainte Lucine, les chrétiens purent cependant retrouver son corps et l'ensevelirent auprès des ossements des apôtres Pierre et Paul.
Protecteur de la peste, Sébastien est parfois compté dans les quatorze saints auxiliaires (intercesseurs). La connexion du martyre par « sagittation » (frappé de flèches) avec la peste n'est pas due au hasard. Dans la mythologie gréco-romaine, Apollon, le dieu-archer, est protecteur de la peste. Cette dévotion tient aussi d'un miracle qui se serait produit à Pavie au Ve siècle. La ville était alors ravagée par une violente épidémie de peste, qui cessa dès qu'on eut érigé un autel à la gloire du saint dans l’église Saint-Pierre-aux-Liens. Les chroniques de Paul Diacre relatent que la ville de Rome fut sauvée d'une épidémie de peste dévastatrice vers 680, grâce à l'intercession du saint.
LA CHAPELLE DE LA MERE DE DIEU
Parmi les églises confirmées au chapitre d'Aix-en-Provence par l'archevêque Pierre, en 1082, ainsi que dans une bulle du pape Anastase IV, en 1153, se trouve l'église paroissiale de "Meyranicis". Il ne s'agit nullement de l'église actuelle mais de la chapelle située à "trois cent pas "du château. Cette chapelle, contemporaine du château de Meyrargues, était dédiée à Notre-Dame des Près, mais appelée communément dans la région, "Chapelle de la Mère de Dieu".
En 1649, pendant la Fronde, la chapelle fut détruite entièrement et il faudra attendre 1710 pour que la chapelle soit reconstruite, en même temps que des réparations sont faites au château.
De style roman, elle est constituée d’un large porche entouré d’un muret où prennent appui des bancs. Une porte en arrondi et surmontée d’une prière inscrite dans un bandeau peint, donne accès à une pièce profonde et voutée. Un autel est placé au centre avec une statue de la Vierge, des objets d’offrande et plusieurs plaques gravées en ex-voto.
LA COLONNE DE PIERRE
C'est à la suite d'une mission que fut érigée en 1740 cette colonne de pierre, en bordure du cours des Alpes, surmontée à l'origine d'une simple croix de bois à son sommet. En 1877, pour clôturer une mission prêchée par les Révérends Pères Garnier et Lamblin, oblats de Marie immaculée, on plaça au sommet une statue de Notre Dame de Lourdes en remplacement de la Croix.