Historique
Une vingtaine de chapelles étaient réparties sur le territoire de Jouques, chacune étant le lieu d'une dévotion particulière.
Aujourd'hui certaines ont disparu, d'autres sont en ruine ou en voie de le devenir.
Notre Dame de Consolation constitue une exception:
d'une part, elle a été remarquablement restaurée par l'association des Amis de Jouques au cours des années 1970 et, d'autre part elle est le rendez-vous annuel d'un pèlerinage paroissial qui a lieu le dimanche le plus proche du 8 septembre, le 8 septembre étant l'anniversaire de la Nativité de la Vierge Marie, jour qui était autrefois férié.
La situation géographique de l'édifice est particulière: il se dresse sur le sommet d'un oppidum celto-ligure bien conservé, qui domine la vallée de la Durance.
Au XVII° siècle, le sanctuaire est désigné sous le vocable de Notre Dame de Peymien : ce vocable est une contraction du Provençal "Pey" qui signifie hauteur et "Mian" ou "Meian" ou "Mejan" qui veut dire milieu; il s'agit de la hauteur du milieu, située entre Pey de Durance et Pey d'Allefort, Allefort venant de "Aurefol" qui signifie coup de vent.
Orientée est-ouest, la forme du sanctuaire reproduit la croix latine. Il est doté au premier étage, au dessus du transept sud, d'un Hermitage dans lequel ont séjourné à plusieurs reprises, et pendant des périodes souvent longues des personnes en quête de solitude mystique dans un confort plus que spartiate. Actuellement encore, pendant la période estivale, il arrive que des ecclésiastiques en quête de ressourcement occupent l'Hermitage.
L'entrée se fait par la porte plein cintre qui s'ouvre au midi. La lumière du jour entre par deux fenêtres: l'une dans le transept nord ouvrant au levant, l'autre au couchant. L'abside du chœur, en cul de four, contient un autel en cuve, antérieur au XII° siècle, et dont l'accès est protégé par une petite grille.
Les statues de la vierge : d'après les registres de deux marguilliers qui ont eu en charge le sanctuaire entre 1747 et 1910, il est fait état de trois statues de la vierge.
L'une en bois, fort ancienne, séjourne en permanence à l'église paroissiale Saint Pierre, elle n'est sortie qu'à l'occasion de pèlerinage du 8 septembre.
Une autre en cire, sculptée par un père augustin réformé du couvent d'Aix au cours du mois d'août 1786, fut bénie à l'Assomption en l'église paroissiale, puis intronisée et portée en procession dans la chapelle actuelle le 8 septembre suivant pour être placée dans la niche au-dessus de l'autel.
Enfin une autre statue en cire fut achetée en 1853.
Les rôles énumèrent les bijoux dont les statues étaient ornées: un papillon en or - 12 anneaux d'or dont 4 avec une pierre, 4 avec 3 pierres - une croix de Malte en or - un papillon en argent - six anneaux d'argent - un collier et des pendants d'oreilles - une couronne en argent.
Anciennement la statue de la Vierge à l'enfant était parée de nombreux bijoux, répertoriés, dont le dernier inventaire remonte à 1846.
La fidèle dévotion que les habitants de Jouques et des villages voisins portaient à Notre Dame de Consolation est attestée par de nombreux ex-voto des XVIII et XIX° siècles. Vingt quatre d'entre eux ont été classés et conservés au musée rural situé 74 rue Grande.
Bénédiction des eaux de la Durance. Une tradition se perpétue encore de nos jours : la bénédiction des eaux de la Durance pour les paroisses de Saint-Paul, Jouques, Peyrolles et Meyrargues, bénédiction prononcée après la messe, du haut du promontoire, précédée d'une procession de fidèles devancés par la statue de Vierge en chantant le cantique provençal:" Tant que d'aïgo à la Durènço".
L'origine de la dévotion à Notre Dame de Consolation : est une petite bergère, prénommée Anne ( le vallon voisin porte d’ailleurs son nom ), qui, voyant l'un de ses moutons bêler en grattant la terre, aurait découvert à cet endroit une statue de la Vierge. Elle y éleva un temple modeste, fait de branchages, auquel aurait succédé au XII° siècle, la chapelle actuelle.