Ce dimanche 10 février 2013, après le partage de l’eucharistie à l’Eglise de Peyrolles, animée par la pastorale de la santé, nous nous sommes retrouvés salle Fréderic Mistral pour partager un apéritif et un repas familial : temps convivial et de rencontre !
L’après-midi, nous avons vécu cette journée de rencontre paroissiale dans la mouvance de Diaconia 2013 lancé par l'Eglise en France. Nous avons pris conscience que la responsabilité du service des frères incombe à tous les membres de l'Eglise, c'est-à-dire à nous même. Aussi, il y a un domaine où l’homme est particulièrement vulnérable, dans ses tout premiers instants : il s’agit de l’embryon dont nous devons tous nous sentir responsable.
En effet sans vouloir aborder tous les thèmes bioéthiques tant ils sont nombreux et tant ils nous travaillent en profondeur, nous avons placé l’embryon au centre de nos échanges.
Nous avons dit un mot du diagnostic prénatal : faut-il promouvoir tous les examens médicaux au cours de la grossesse. Sont-ils licites lorsqu’ils risquent de mettre en danger une grossesse ? Par exemple pour obtenir la certitude que l’embryon ne soit pas porteur d’une trisomie 21, faut il réaliser une amniocentèse, dangereuse, alors qu’aucun traitement ne pourra être proposé excepté … un avortement?
La dérive eugéniste n’est pas loin.
La procréation médicalement assistée (PMA) fut abordée, et particulièrement l’insémination artificielle et la fécondation in-vitro ont alimenté notre réflexion. Nous avons abordé la problématique des embryons surnuméraires congelés, et leur devenir. Sachant, qu’ils sont l’objet d’une convoitise scientifique en vue de recherche, il était essentiel de se poser certaines questions :
L’embryon est il un être humain ?
Biologiquement il ne fait pas de doute qu’il y ait une unité et une continuité de développement de cet être nouveau. On ne peut donc pas considérer l'embryon unicellulaire qui émerge à la vie, autrement que «biologiquement humain».
Mais comment et quand l’âme est-elle liée au corps ?
Saint Thomas d'Aquin, suivant en cela l'intuition d'Aristote, pensait que l'âme est liée au corps substantiellement et non accidentellement. Elle est co-principe de la personne; le corps est humain parce qu'il est animé d’une âme spirituelle.
Le Père Jean-Michel, reprenant les écritures nous a aidé à comprendre à quel point l’homme était voulu par Dieu, qu’il était à l’image de Dieu, et qu’il était aimé par Dieu avant même sa conception.
Le progrès scientifique, en matière médicale ne rime-il pas forcément avec quelques transgressions morales ?
Les progrès scientifiques s’accélèrent et offre des champs d’exploration et de manipulation dans tous les domaines extraordinaires et la tentation est grande pour l’homme de s’affranchir de toute considération morale. En effet, il n'y a pas à opposer le plan de la morale et celui de la science. On ne choisit pas entre respecter la morale ou faire avancer la science ! Si la recherche scientifique, dans le domaine médical, a pour objet de rendre service aux hommes en mettant à leur disposition des moyens qui soulagent la souffrance, la fin ne justifie pas les moyens. Car la science qui détruit l'objet de son travail se détruit elle-même.
Détruire l'embryon humain au nom de la recherche, si ce n'est pas éthique, est-ce au moins utile ?
Après 20 ans de recherche dans le monde et des dérogations accordées depuis 2004 en France par l'Agence de la biomédecine, la recherche sur l'embryon humain n'a jamais concrétisé les promesses d'applications thérapeutiques « spectaculaires » annoncées.
En matière de toxicologie, de modélisation de pathologies et de criblage de molécules, de thérapie cellulaire la recherche utilisant des Cellules souches embryonnaires humaines est aujourd'hui largement dépassée par les cellules reprogrammées.
Nous devons cette découverte découvertes au Pr Shinya Yamanaka qui lui a valu le prix Nobel de médecine 2012. Il a découvert que les cellules différenciées (adultes) peuvent revenir en arrière et «rajeunir», jusqu'à revenir à l'état d'une toute jeune cellule dites iPS. Sans toucher à l’embryon, ces cellules offrent, en matière de thérapie cellulaire, des perspectives d'autant plus prometteuses qu'elles n'entraineront pas de rejet immunitaire (greffe) :
Pour le traitement de la DMLA (dégénérescence maculaire liée à l'âge).
La seconde application portera sur les lésions de la moelle épinière, puis suivront la maladie de Parkinson, et des pathologies du sang.
De même les cellules du sang de cordon ombilical, ont déjà abouti à des applications thérapeutiques :
Elles ont montré leur efficacité dans le traitement des maladies hématologiques. De plus les cellules souches issues du cordon et du placenta ont des propriétés potentiellement intéressantes en médecine régénératives.
A qui profite la recherche sur l'embryon humain?
La recherche sur l'embryon sert d'abord l'intérêt de l'industrie pharmaceutique. En effet, les cellules souches embryonnaires humaines, comme les cellules iPS, Les cellules iPS coûtent cher, alors que l'embryon humain ne coûte rien.
Que dit la loi ?
Notre société se dit fondée sur le principe de protection de l'être humain …
L’article 16 du Code civil dispose que « la loi garantit le respect de l'être humain dès le commencement de sa vie ». La protection des plus faibles en particulier est un principe de civilisation à la base même de nos sociétés.
La loi de bioéthique :
Les lois de bioéthique de 1994, 2004 et 2011 ont maintenu le principe de l'interdiction de la recherche sur l'embryon, même si elles ont accepté certaines dérogations, prévues à l'origine pour n'être que temporaires.
La révision de la loi de bioéthique de 2011 a maintenu, avec une courte majorité de 3 voies, le principe d'interdiction de la recherche sur l'embryon humain (article L. 2151-5 du Code de la Santé Publique). Cependant toujours assorti de dérogations.
En septembre dernier, le Parlement a lancé une nouvelle proposition qui vise à revenir sur cet interdit fondateur et, Le 4 décembre 2012 le Sénat l’a adopté en catimini, en séance nocturne, la proposition de loi « autorisant la recherche sur l’embryon humain et les cellules souches embryonnaires humaines ». Il s’agit d’une autorisation de principe, sous réserve de remplir certaines conditions.
Interdire avec des dérogations et autoriser sous conditions : est-ce la même chose ?
Il s'agira d'un changement de paradigme inédit au terme duquel le principe fondateur de la protection de l'être humain (article 16 du Code civil) devient une exception à la règle nouvelle de sa non-protection.
Que pouvons-nous faire, à notre échelle ?
- Suivre l’actualité, interpeller nos députés pour connaitre leur position sur tel ou tel projet de loi.
- Lors d’un accouchement, demander à la maternité si elle prévoit le recueil du sang du cordon.
- Savoir que Depuis quelques années, la NaProTechnologie ou Procréation Naturelle Médicalement Assistée se développe.
- Lorsque nous sommes de généreux donateurs, faire très attention ce à quoi sont destinés nos dons, et privilégier les fondations pour lesquelles nous n’avons aucun doute comme la Fondation Jérôme LEJEUNE.
- Prier !