MARS |
Serait-ce violet, couleur liturgique de la pénitence et de la conversion ?
Mars nous verra vivre le temps du Carême c'est-à-dire ce temps « qui a pour but la célébration de Pâques dans l’accompagnement des catéchumènes (adultes qui se préparent aux sacrements de l’initiation chrétienne, à savoir baptême, eucharistie et confirmation), la revivification du baptême dans la prière et la pénitence. »
Donc temps qui nous tourne vers l’accueil de la grâce de l’alliance et de l’amour que Dieu nous donne dans le baptême pour renaître créatures nouvelles en Jésus-Christ.
Nous connaissons déjà la fin de l’histoire, elle est heureuse : c’est le salut, la réconciliation et la vie éternelle offerts à l’humanité dans la Pâque de Jésus Fils de Dieu.
Mais bien que connaissant « dans la foi » le terme de l’histoire, nous avons à vivre « dans l’aujourd’hui » de notre humanité encore marquée par le péché, la faiblesse et la mort. Notre « aujourd’hui de la foi » est toujours temps de conversion pour correspondre à la grâce de Dieu.
« Vivez en hommes nouveaux », « n’éteignez pas la grâce », « ne contristez pas la marque du Saint-Esprit que vous avez reçu », « si nous sommes morts avec le Christ, nous croyons que nous vivons aussi avec lui » « que le péché ne règne donc plus dans vos corps mortels », « tous ceux qu’anime l’Esprit sont fils de Dieu », « j’estime que les souffrances du temps présent ne sont pas à comparer à la gloire qui doit se révéler en nous », « l’Esprit vient au secours de notre faiblesse »… Les exhortations de Saint Paul sont nombreuses qui viennent nous dire ce que nous sommes devenus et ce que nous deviendrons en Christ. Et c’est cela qui façonne notre quotidien. Inscrire en tout ce que nous vivons le sceau de notre baptême. « Tout ce que vous faites, faites-le pour le Christ » nous dit encore Paul.
Pendant ce mois de mars nous allons pouvoir nous préparer à raviver le don que nous avons reçu par la grâce du baptême. Nous allons nous préparer à laisser éclater notre joie, qui vient non pas de nos actes mais de l’action de Dieu en nous et pour nous. Nous allons nous réjouir avec l’Eglise notre Mère pour ceux et celles qui vont naître à la vie d’enfants de Dieu dans la nuit de Pâques. Nous allons purifier nos cœurs, nos âmes et nos corps de tout ce qui nous éloigne de Dieu et de nos frères. Nous allons pouvoir reprendre notre façon de vivre le jeûne, la prière et le partage cherchant ainsi à traduire toujours plus concrètement dans nos vies notre amour du Seigneur. Nous aurons dans le sacrement de confession la possibilité de rendre grâce à Dieu pour ses bienfaits et purifier notre âme de tout ce qui la souille par le péché. Nous deviendrons toujours plus ce corps du Christ qu’est son Eglise unie dans la prière et la vie fraternelle. Nous essaierons d’offrir au monde un visage toujours plus joyeux de la foi qui nous fait vivre. Nous…..
Nous nous laisserons transformer par l’action de Dieu et nous y collaborerons de tout notre possible pour que la joie de Pâques éclate pleinement dans notre monde où plus rien désormais ne pourra être comme avant.
« Un croyant qui se laisse former et conduire par la foi de l’Eglise devrait être une fenêtre pour la lumière du Dieu vivant, malgré toutes ses faiblesses et ses difficultés ; et, s’il croit vraiment, c’est ce qu’il est. Contre les forces qui répriment la vérité, contre ce mur de préjugés qui bloque en nous le regard vers Dieu, le croyant doit être une force de résistance. La foi d’un débutant doit pouvoir, pour ainsi dire, s’appuyer sur lui .De même que la Samaritaine s’est approchée de Jésus sur son invitation, de même la foi des croyants est-elle, par essence, un point de repère pour la recherche de Dieu dans l’obscurité d’un monde qui lui est largement opposé. »
Joseph Ratzinger. Regarder le Christ. Fayard. 2005
Bon temps du Carême à chacun de vous.
Père Bruno