Ce mois de mars verra la progression de notre montée vers Pâques : temps spirituel pour les catholiques soutenu par les résolutions de carême que nous aurons décidées, comme l’assiduité à la prière, la générosité pour une action caritative, et quelques privations pour nous fortifier dans le combat contre nos mauvais penchants.
C’est aussi le moment privilégié pour recevoir le sacrement de réconciliation pour nous libérer du poids de nos péchés.
Dieu nous sait pêcheurs mais il ne veut pas que nous soyons accablés par la culpabilité, et l’Eglise nous donne ce merveilleux sacrement libérateur. Lors du sacrement de la réconciliation, lorsque le prêtre prononce in persona Christi ces paroles : « Je vous pardonne tous vos péchés », il rend efficace cette parole performative qui libère le pécheur du poids de son offense. Notre âme est alors blanchie, c’est une réalité ! Gardons-nous bien, alors, de succomber à la tentation de se penser indignes de cette liberté nouvelle.
Le Christ nous a rachetés au prix de sa vie ! C’est là tout le sens du péché de Judas[i] : « Judas, qui l’avait livré, fut pris de remords ; il rendit les trente pièces d’argent aux grands prêtres et aux anciens. Il leur dit : « J’ai péché en livrant à la mort un innocent.’ Ils répliquèrent : ‘Que nous importe ? Cela te regarde !’ Jetant alors les pièces d’argent dans le Temple, il se retira et alla se pendre. » (Mt 27, 3-5). C’est là tout le drame de Judas l’Iscariote qui fait dire à Mauriac dans sa Vie de Jésus que « le pendu du Champ-du-Sang aurait pu devenir un saint, le patron de nous tous qui ne cessons de trahir. Il s’en est fallu de très peu que les larmes de Judas ne fussent confondues, dans le souvenir des hommes, avec celles de Pierre. » Ce qui différencie les deux apôtres c’est que Pierre, qui lui aussi a trahi Jésus, avait foi en sa miséricorde.
Je ne peux que reprendre ce vocable du dernier éditorial : « Le Carême est d’abord une question de don à recevoir, et non de chose à faire »[ii]. Ne nous épuisons-pas à vouloir être parfait, nous n’y arriverons pas. Mais si nous faisons nos délices de recevoir les dons du Seigneur et particulièrement des sacrements que l’Eglise met à la disposition de nos âmes, nous pourrons entrer dans ce miracle quotidien qu’est la gratitude. N’est-ce pas l’essence-même de notre foi que de rendre grâce ? Puisque l’eucharistie qui en est le sommet, vient du mot latin qui signifie « action de grâce ».
C’est le parcours dynamique que nous avons la joie de vivre en paroisse ponctué par les « vendredi de carême » et il nous oriente vers la vie en Dieu.
Alors, montons joyeusement vers Pâques par les chemins de la gratitude, la résurrection nous y attend !
Philippe VINCENT
Diacre
- Morgane AFIF – ALETELIA 26/02/24
- Père Jean-Claude AYIVI BIDI – EV 730