Le mois de décembre étend lentement son manteau sombre sur nos contrées qui s’engourdissent petit à petit dans le froid de l’hiver. Cette période est pour chacun de nous une petite épreuve à surmonter sur fond d’incertitude énergétique nous contraignant à limiter le thermostat à 19°.
Nous y survivrons ! Et peut-être sortirons-nous grandis des ténèbres hivernales : Et si la sobriété qui s’impose à nous, à cause de la conjoncture géopolitique nous faisait comprendre que les ressources doivent être partagées ? Alors, puissions-nous avoir une pensée pour ceux qui, hiver après hiver, n’auront pas les moyens de faire monter la chaleur à ce niveau-là, et pour ceux qui vivent dehors, comme les bergers de Bethleem qui passaient leurs nuits dans les champs pour garder leurs troupeaux …
Mais « Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière » Is.9-1
Au fil des années, nous avons la joie de voir se multiplier les actions de solidarité : « les Restos du Cœur » bien sûr, mais aussi tant d’autres « hiver solidaire » du diocèse de Paris, « Solidarité-Hiver » dans beaucoup de grandes villes, les actions du secours catholique partout en France, sans parler de la « Fondation Abbé Pierre » et j’en oublie. Il faut absolument soutenir ces initiatives, dont les besoins vont encore augmenter cette année, voire en inventer d’autres. Elles sont essentielles, mais n’oublions pas d’annoncer le Christ !
Les médias n’ont pas fini de nous rebattre les oreilles « des fêtes de fin d’année », dans une injonction à être joyeux alors que pour beaucoup cette période est particulièrement difficile à traverser. Il y a des nuits dans certains cœurs tellement sombres ! Il y a des nuits, dans tellement de familles ! Pourtant, c’est à eux que le message de l’ange doit être annoncé en priorité « voici que je vous annonce une bonne nouvelle : aujourd’hui vous est né un Sauveur qui est le Christ. » Lc 2-1,10.
En effet, c’est au plus profond de la pauvreté, de nos pauvretés aussi, que l’annonce demande à être accueillie : Dieu vient prendre chair parmi les hommes, il vient revêtir notre condition dans tous ses aspects et dans toute sa vulnérabilité. « Voici le signe qui vous est donné : vous trouverez un nouveau-né emmailloté dans une mangeoire. » Lc 2, 11
Alors, oui, la joie et la fête sont légitimes car nous comprenons que Dieu prend notre humanité au sérieux. En partageant notre pauvre condition humaine, l’enfant-Dieu vient nous faire comprendre qu’Il veut nous faire parvenir tous ensemble jusqu’à sa divinité. Car notre destinée c’est de devenir semblable à Lui.
Alors partageons cette joie profonde ! Joyeux Noël !!!
Philippe VINCENT- Diacre.