Nous sommes des êtres de lumière !
Comme chaque année, le mois de février s’ouvre sur la chandeleur. Fête de la lumière depuis la nuit des temps, nous n’oublierons pas non plus de faire sauter des crêpes !
Mais pour nous chrétiens, cela nous emmène plus loin :
Quarante jours après la naissance de Jésus, la Vierge Marie est allée, avec Joseph, présenter Jésus au temple et se soumettre au rituel de purification qui lui permettra son retour dans la communauté au sanctuaire. Et précisément, sur le parvis, c’est la rencontre avec le vieillard Siméon que nous décrit si bien l’évangile de Luc au chapitre 2. Dans cette rencontre, nous pouvons contempler les prémices de la rencontre du Christ avec son peuple. « De même, en effet, que la Mère de Dieu, la Vierge très pure, a porté dans ses bras la véritable lumière à la rencontre de ceux qui gisaient dans les ténèbres ; de même nous, illuminés par ses rayons et tenant en mains une lumière visible pour nous, hâtons-nous vers celui qui est vraiment la lumière ».Car c’est cela que nous fêtons : cette « lumière qui se révèle aux nations et donne gloire à son peuple Israël » (2) nous dit Siméon. Non pas « Israël géopolitique », mais « Israël spirituel » ! « Maintenant que la présence de Dieu s’est montrée et que nous l’avons accueillie dans notre âme, nous sommes appelés le nouvel Israël » (1). Oui, nous célébrons chaque année cette merveille du Christ qui vient illuminer notre être tout entier pour que nous soyons fils de la lumière.
Cela à peine célébré, voici le Carême qui débutera ce mercredi 17 février par la cérémonie des cendres.
Au cours de la messe, le célébrant dépose de la cendre (en principe les cendres des rameaux de l’année précédente qui ont été brulés)sur le front des ficèles ; car la tête est le siège de notre intelligence et de nos pensées. Mais c’est aussi celui de notre cœur qui est visé, avec une monition nous incitant à la conversion : « Souviens-oi que tu es poussière, et que tu retourneras en poussière » (3) disait-on : un peu rude ! Maintenant on dit plus souvent : « convertissez-vous et croyez à la bonne nouvelle ».
Mais la cendre nous rappelle notre fragilité et c’est un rite de pénitence. L’Ancien Testament y fait souvent référence, par exemple après la prédication de Jonas, le roi de Ninive s’assoit sur la cendre (4) en signe de pénitence. Ainsi, nous qui sommes devenus des êtres de lumière par notre baptême ; n’oublions pas que nous venons de la glaise et que notre âme se ternit au fil des jours de la poussière et de la cendre de nos péchés.
Alors accueillons avec joie ce temps de carême. Il nous est offert afin de nous secouer et de nous laisser dépoussiérer par le Christ qui veut ranimer la lumineuse flamme de notre Foi. Hâtons-nous vers celui qui est vraiment la lumière pour que nous soyons fils de la lumière !
Philippe VINCENT – Diacre
- Extrait du Sermon de Saint Sophrone de Jérusalem pour la fête des lumières (✝ 639)
- Luc 2, 32
- Genèse 3, 198
- Jonas 3, 6