Bonnes vacances !
Voici que l’année scolaire arrive à son terme et que l’on ose tout juste parler de vacances, tant nous avons été bouleversés, au cours de ces trois derniers mois, par l’épidémie virale. Le confinement qu’elle nous a imposé n’a pas été de tout repos, même pour beaucoup, ce fut un surcroit de travail même si l’emploi en entreprise a été suspendu pour certains !
Alors, n’ayons pas peur de le dire : vivement les vacances !
Repos et travail :
Il en va ainsi, depuis la nuit des temps dans notre existence humaine, d’alterner les périodes de travail et de repos. Se reposer est une nécessité physiologique pour l’homme, mais cela va au-delà des exigences de notre corps : le repos s’enracine aussi dans notre nature de créature de Dieu. Le Deutéronome, précise dans le code de l’alliance, qu’ « il faut laisser se reposer les animaux et les travailleurs » (Dt 23, 12). De plus l’homme qui observe le sabbat imite Dieu qui se reposa le septième jour après avoir créé le ciel et la terre. Ainsi, se reposer ce n’est pas une oisiveté stérile, mais c’est être image de Dieu, c’est vivre en qualité de fils de Dieu! Plus encore, le sabbat consiste à célébrer dans la joie le Créateur. Celui qui le met en pratique « trouvera dans le Seigneur ses délices ». (Is 58, 13).
Le repos des âmes en Jésus – Christ :
Face aux Pharisiens, Jésus restaure le vrai sens du Sabbat : « Le Sabbat est fait pour l’homme et non l’homme pour le Sabbat » (Mc 2, 27). Il nous révèle que le repos doit signifier la libération de l’homme, tout comme la libération des Hébreux de l’esclavage en Egypte. D’ailleurs, Jésus tout en affirmant qu’il est le maître du Sabbat, guérit ce jour-là des malades, il « libéra » la femme liée depuis de nombreuses années. Le Sabbat est donc, en Jésus, le signe de la libération des enfants de Dieu (1) . Quant au Christ, il n’a cessé de travailler à secourir dans la joie les brebis fatiguées et abattues (Mt 9, 36 ; Jn 4, 36) car Jésus est venu en ce monde, pour offrir le repos aux âmes qui viennent à lui. (Mt 11, 29)
Le repos de Dieu :
Les Hébreux en partant vers la terre promise, savaient que « le repos de Dieu » était réservé au peuple de Dieu. Et nous aspirons tous, après une vie bien remplie sur cette terre, au repos éternel auprès de Dieu. Là encore, se reposer au ciel, consistera sûrement davantage à parfaire notre activité que de la cesser complètement. « Les vivants ne cessent de répéter, jour et nuit, la louange de Dieu trois fois Saint » (Ap 4, 8.)
Ainsi, ce va-et-vient entre le travail et le repos qui rythme la vie humaine trouve son harmonie en Dieu. Le travail est nécessaire à notre vie terrestre, mais le repos légitime pour refaire nos forces physiques et psychiques est aussi une nécessité spirituelle. Le vrai repos n’est pas une simple cessation de l’activité mais l’accomplissement de cette activité. Lorsqu’il est vécu dans la foi, il devient un avant-goût du ciel.
Alors bonnes vacances à chacun de vous, dans la joie. Que notre Seigneur vous accompagne pour vous réaliser pleinement, et que nous nous retrouvions, en Septembre plein de forces physiques et spirituelles.
Philippe VINCENT – Diacre
- Vocabulaire de théologie biblique – les éditions du Cerf 2014 -pages 1090-1094