Voici venu le 11 mai : une date que nous attendions tous ! Une fête liturgique ? Une mémoire particulière ? La Sainte Estelle ? Non, rien de tout cela… Mais voilà enfin le dé-confinement… ou du moins ses prémices ! Quelle joie ! Quelle espérance ! Quelle résurrection !
Joie d’une liberté retrouvée, bonheur de pourvoir aller à l’extérieur, sans avoir à cocher d’une croix la case d’une dérogation… Liberté retrouvée ? Vraiment ? Ou une liberté à ré-apprivoiser ? Oui ! Avec une croix qui doit marquer non une feuille de papier mais nos vies, pour y rayonner, glorieuse !
L’impatience nous faisait désirer notre vie d’avant. Après peut-être les tentations de désespérer et des déceptions, elle risque aujourd'hui de nous faire perdre le bénéfice de ce que nous avons reçu et construit pendant cette longue mise en quarantaine : le trésor de l’intériorité. Trop pressés d’aller retrouver les activités, les lieux, les personnes dont nous avons été trop longtemps privés, ne passons pas à côté de l’essentiel : l’immense désir de Jésus !
« Si quelqu'un m’aime, il gardera ma parole ; mon Père l’aimera, nous viendrons vers lui et, chez lui, nous nous ferons une demeure. »
Il souhaite nous faire participer à sa plénitude, et nous propose, non pas de sortir, mais de l’accueillir et d’entrer avec lui, dans l’intimité de la vie divine. Il veut nous visiter. Serons-nous là quand Il frappera à la porte ? Dieu vient inlassablement établir sa demeure chez-nous : ce serait vraiment dommage d’être absent, non ? « Ô beauté si ancienne et si nouvelle bien tard je t’ai aimée ! Et voici que tu étais au-dedans, et moi au-dehors et c’est là que je te cherchais, et sur la grâce de ces choses que tu as faites, pauvre disgracié, je me ruais ! », regrettait Saint Augustin.
« Celui qui reçoit mes commandements et les garde, c’est celui-là qui m’aime ; et celui qui m’aime sera aimé de mon Père »
Prenons alors la résolution de garder comme ossature de nos nouvelles journées, ce qui nous a fait tenir ces 55 derniers jours : l’attention portée à nos proches, notre famille, nos amis, les souffrants, et nos têtes à tête avec Dieu, la prière sous toutes ses formes, l’oraison, la liturgie des heures, la lecture de la Parole ou le chapelet… Prions l’Esprit Saint de nous aider à discerner comment organiser l’ensemble de nos activités humaines pour que celles-ci deviennent reflets de la vie divine et préparation à l’éternelle Joie ! Et alors là, notre vie ne sera plus comme avant : elle sera bien meilleure !
Acte de communion spirituelle pour le Temps pascal
Seigneur Jésus. Je crois que Tu es réellement présent. dans le Très Saint Sacrement de l’Eucharistie. Puisque je ne puis maintenant Te recevoir sacramentellement, Viens spirituellement dans mon cœur.
Je voudrais Te recevoir aujourd'hui avec tout l’amour et la joie de la Vierge Marie, et la ferveur des saints. Avec Marie-Madeleine, que ce jeûne sacramentel me fasse approfondir mon amour pour Toi et mon désir de Te recevoir. Avec Pierre, que ce jeûne eucharistique soit une réparation pour toutes les fois où je T’ai reçu dans un cœur mal préparé, avec tiédeur, avec indifférence.
Avec Jean, que ce jeûne sacramentel me fasse découvrir ta présence, ô Christ Ressuscité, avec le regard de la foi, de l’espérance et de la charité.
Avec les pèlerins d’Emmaüs, que ce jeûne eucharistique me fasse accueillir Ta présence dans la lecture priante des Écritures, et dans le don de la fraction du Pain, l’Eucharistie toujours célébrée à travers le monde.
Avec les Apôtres au Cénacle, que ce jeûne sacramentel me fasse communier à Ton Corps mystique, l’Église. Qu’il m’unisse à notre humanité souffrante et à tous ceux qui, par leur parcours de vie ou les circonstances, ne peuvent Te recevoir.
Je veux m’unir à Toi tout entier. Ne permets pas que je sois séparé de Toi. Ô Christ Ressuscité. « Tu sais tout, Tu sais bien que je t’aime ». Amen. Alléluia !