Chers amis,
Nous sommes aujourd’hui au 4ème Dimanche de Pâques et l’Eglise nous invite à prier pour les vocations. Souffrez donc que je n’axe pas ma méditation sur le Berger et son troupeau mais plutôt sur la vocation.
Dans les Ecritures qui sont le fondement même de notre foi, on nous parle très souvent de vocation. Je voudrais avec vous relever quatre exemples.
D’abord, Abraham qui fut le premier que le Seigneur appela. Va, quitte ton pays pour une destination que je t’indiquerai. Des trois enfants de leur père Terah, il est celui que Dieu destine à créer une descendance. Le rédacteur ne nous dit pas quels sont les critères sur lesquels il est choisi, mais vu comment Dieu recrute, il ne doit pas être le meilleur des trois.
Nous avons aussi Moïse que le Seigneur appelle à sauver son peuple de la main des Égyptiens. Là, nous avons affaire à un homme qui a du sang sur les mains. Même s’il cherchait à défendre un de ses frères, le fait est qu’il a tué. Pourtant, Dieu va le choisir et l’envoyer pour accomplir un acte de salut.
Dans le Nouveau Testament, nous avons aussi les exemples des disciples que Jésus appelle à le suivre. C’était des hommes aux parcours de vie pas très élogieux. Mais c’est eux que Jésus va s’associer pour annoncer la Bonne nouvelle du royaume.
Enfin, Paul. Voilà quelqu’un dont la vie laissait à désirer. Il s’était en effet donné la mission de persécuter l’Eglise du Christ. Mais de la persécution, le Seigneur le conduira à la mission d’annoncer l’évangile jusqu’à donner sa vie pour le Christ.
Ces quelques exemples que je viens d’énumérer ont essentiellement en commun deux choses : Premièrement, le Seigneur avait une mission à leur confier ; deuxièmement, il ne leur avait pas été tenu compte de ce qui pourrait constituer des lourdeurs aux yeux des hommes.
Mes amis, comme à ces personnages bibliques, le Seigneur a pour chacun de nous une mission. Tous autant que nous sommes, nous avons une vocation à laquelle Il nous destine. Il veut nous envoyer vers nos frères et sœurs. Il n’annihile pas notre passé mais celui-ci ne constitue pas pour lui un obstacle à la réalisation de la mission qu’Il veut nous confier. Le seul critère qui lui importe et qui vaille est l’acceptation de la mission. Le seul critère qui vaille est d’être attentifs à la voix du Bon Berger qu’Il est. Nous sommes sûrs et certains de ne pas nous tromper si nous passons par la porte. En passant par lui, nous serons sauvés.
Ces différentes images du Bon Berger qui appelle ses brebis ou de Jésus comme étant la porte par laquelle nous devons passer, sont le signe de la relation que Dieu tient à créer entre Lui et nous. Entre Dieu et ses enfants, il y a une relation unique… et nous ne pouvons répondre que d’une manière unique. « Ses brebis à lui, il les appelle chacune par son nom ». Oui, chacun est appelé par son nom et personne d’autre que lui ne peut répondre à l’appel qui lui est adressé. Ma réponse à mon appel aide la réponse de mes frères à leurs propres appels, tout comme le chemin de mes frères et de mes sœurs aident mon propre cheminement. C’est peut-être ce pourquoi on a tendance à prier ce jour plus pour les vocations sacerdotales. Mais il n’y a pas que ça, vous l’avez compris. Le Seigneur appelle chacun et chacune de nous par son nom pour entrer dans le projet de vocation qui est le sien. Et pour réaliser ce grand projet que Dieu a pour nous, il nous faut disposer d’un seul et unique moyen : l’humilité. C’est par l’abaissement de Dieu qui demande à Marie de le recevoir, c’est par l’abaissement du Christ qui consent jusqu’à devenir comme une chose, un pauvre seuil que nous pouvons fouler, que s’ouvre, devant chacun de nous, le nouveau monde… On ne répond à sa vocation qu’en faisant preuve d’humilité, qu’en acceptant que passe avant tout la volonté du Seigneur.
En plus de nos vocations de prêtres, diacres, consacrés, d’époux et d’épouses, nous avons à chercher et à découvrir quelle est la vocation particulière à laquelle le Seigneur nous destine ; un appel qui prend appui sur les talents dont nous a dotés le Seigneur. J’ai le don d’annoncer la Bonne nouvelle, que je le fasse sans retenue, mais en ayant à cœur de laisser toute la place à Dieu. J’ai le don de répandre la joie autour de moi, que rien ne m’empêche de la semer constamment dans le cœur de ceux et celles que je rencontre. J’ai le don de consoler ; que toute ma vie soit alors portée vers celles et ceux qui pleurent ou qui traversent des situations difficiles. Bref, chacun de nous est invité à découvrir la vocation qui est la sienne et à y correspondre afin qu’elle porte abondamment de fruits pour la gloire de Dieu et le salut du monde, Amen.
Prions avec l’Eglise : « Christ Jésus, serviteur de l’amour du Père, tu es venu parmi nous pour nous appeler à vivre avec toi et comme toi. Pour un monde plus juste et plus fraternel, tu appelles toutes créatures à participer à ta mission. Suscite en ton Eglise des disciples ardents, conduits par le souffle de l’Esprit. Loué sois-tu Seigneur pour les consacrés et les prêtres, serviteurs de ton peuple. Que ton Esprit guide les jeunes que tu appelles à être signes de ta charité et de ton espérance. Qu’à travers toutes les vocations se révèle ton visage de lumière et de paix ».
Gildas DOSSOU,
Diacre - UPAVD