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Même confiné, on peut prier et méditer ! n°30

Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean (6, 22-29)

Jésus avait rassasié cinq mille hommes, et ses disciples l’avaient vu marcher sur la mer. Le lendemain, la foule restée sur l’autre rive se rendit compte qu’il n’y avait eu là qu’une seule barque, et que Jésus n’y était pas monté avec ses disciples, qui étaient partis sans lui. Cependant, d’autres barques, venant de Tibériade, étaient arrivées près de l’endroit où l’on avait mangé le pain après que le Seigneur eut rendu grâce. Quand la foule vit que Jésus n’était pas là, ni ses disciples, les gens montèrent dans les barques et se dirigèrent vers Capharnaüm à la recherche de Jésus. L’ayant trouvé sur l’autre rive, ils lui dirent : « Rabbi, quand es-tu arrivé ici ? » Jésus leur répondit : « Amen, amen, je vous le dis : vous me cherchez, non parce que vous avez vu des signes, mais parce que vous avez mangé de ces pains et que vous avez été rassasiés. Travaillez non pas pour la nourriture qui se perd, mais pour la nourriture qui demeure jusque dans la vie éternelle, celle que vous donnera le Fils de l’homme, lui que Dieu, le Père, a marqué de son sceau. » Ils lui dirent alors : « Que devons-nous faire pour travailler aux œuvres de Dieu ? » Jésus leur répondit : « L’œuvre de Dieu, c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé. »

 

Méditation : "De qui as-tu faim ?"

Père Martin Savy, curé de Berre et Rognac

Frères et sœurs, dans l’évangile de ce jour, la foule se met à la recherche de Jésus… mais comme les hébreux ils ne connaissent pas celui qui les a mis en marche. Ils ne comprennent pas le signe de la multiplication des pains.

Ils attendent comme pour la manne que la nourriture continue à leur être donnée à profusion surtout s’ils réussissent à faire accepter à Jésus de devenir leur Roi. Jésus, lui veut leur montrer que son but est de leur donner une nourriture qui se garde pour la vie éternelle… parce qu’il est le Fils de Dieu.

Les gens lui demandent ce qu’il faut faire pour être « embauchés », pour travailler à gagner ce pain. Ils n’ont pas compris la gratuité du geste de Jésus…

Pour quelle nourriture voulez-vous travailler ? Que cherchez-vous en priorité ? leur disait Jésus.

Comme le peuple dans le désert, ces gens n’ont pas compris que Jésus voulait leur donner accès à une autre réalité : les signes étaient posés pour engendrer la confiance, et non pour nous enfermer dans nos faims… C’est d’abord Dieu qui est à l’œuvre, qui a l’initiative de nous nourrir.

Mais il y a aussi des faims plus profondes. Jésus veut nous y éveiller au cœur de nos propres faims et soifs, de nos déserts aussi… n’oublions jamais la table de la Parole, car la Parole aussi est nourriture.

Et Jésus nous offre la nourriture du chemin qu’est l’Eucharistie. C’est la caractéristique de « l’homme nouveau ». L’Eucharistie, c’est une nourriture différente, la vraie nourriture signe de la présence de Dieu, du Christ qui marche avec nous.

Après la crise sécuritaire de 2001 (attentats aux USA), et la crise économique de 2008, la dernière crise la plus importante du XXIème siècle, est une crise sanitaire (l’épidémie du coronavirus). Je me souviens de tous ces magasins et supermarchés qui étaient pris d’assaut ! J’ai été témoin des scènes complètement hallucinantes dans des rayons de supermarché !

Peut-être, cette crise sanitaire aura creusé, par-dessous le besoin alimentaire, une faim d’un autre ordre : le désir de Dieu, où incontestablement se conjuguent la confiance et les risques inhérents à la liberté !

Rivés à nos besoins, vrais ou faux, franchement acceptons-nous que Dieu vienne, jour après jour, aviver en nous l’attente d’un salut qui ne peut que venir de lui ?

Tel est, à mon avis, aussi le sens de cette parole de Jésus : « vous me cherchez, non parce que vous avez vu des signes, mais parce que vous avez mangé des pains à satiété ». Oui, se convertir, c’est aussi passer d’une religion de besoin à un cheminement inspiré par le désir !

Pour finir notre méditation, écoutons saint Jean Chrysostome (V. 345-407) : « Considère quel grand honneur tu reçois, et de quelle table tu es le convive. Celui que les anges ne voient qu’en tremblant, celui qu’ils n’osent pas regarder sans crainte à cause de la splendeur de la gloire qui rayonne de sa face, nous en faisons notre nourriture et nous devenons avec lui un seul corps et une seule chair. « Qui dira les exploits du Seigneur, qui proclamera ses louanges » (Ps 105,2). Quel berger a jamais nourri ses brebis de sa propre chair ? Il arrive souvent que les mères confient à des nourrices leurs enfants »

Oui, le Christ est le seul Pain de ta vie, celui qui peut, non désolé, je ne dirai pas celui qui « peut », mais celui qui comble toute ta faim, toute ta soif. Il l’est parce qu’en lui-même Dieu se donne à toi ! C’est cela le propre de l’amour. Quand j’aime véritablement quelqu'un je me fie à lui, je me donne à Lui, et cela, jusqu'à ma propre chair ! Le Christ l’a fait.

« Celui qui vient à moi, celui qui croit en moi, n’aura plus jamais faim, ni soif ». Comme Étienne dans la 1ère lecture, demandons à Dieu, la grâce de la joie de le trouver en cheminant dans la foi. Et quels que soient les événements que tu traverses, qu’Il te donne ton pain quotidien… donc, réapprend à avoir soif et faim de Dieu !

 

Prière

Nous pouvons réciter ensemble à midi, un « Je vous salue Marie », un « Notre Père », et la « Prière en temps d’épidémie » écrite par un prêtre du diocèse :

 

Prière en temps d’épidémie

Saint Roch et saint Sébastien, amis du Seigneur Jésus, vous qui avez connu l’épreuve de la souffrance et de la maladie, soyez aujourd’hui les ambassadeurs de notre prière auprès de Dieu notre Père. En ce temps d’inquiétude et d’incertitude, nous recourons à vous avec confiance pour demander votre intercession.

Comme nos aïeux en Provence qui n’ont jamais désespéré de Dieu dans les pires moments des épidémies de peste et se sont toujours confiés à vous, nous renouvelons cette fidélité à l’heure du coronavirus qui nous frappe aujourd’hui.

Grand saint Roch, grand saint Sébastien, vous qui contemplez le visage de Dieu dans la gloire du ciel, voyez vos frères et sœurs d’ici-bas qui sont aux prises avec les flèches de la maladie aux quatre coins du monde.

Vous qui goûtez la plénitude de l’amour du Saint-Esprit, demandez-lui pour nous la fraîcheur dans la fièvre, la guérison pour ce qui est blessé.

Vous que la sainte Vierge Marie a présenté à Dieu après l’épreuve, demandez-lui de nous prendre dans son manteau de miséricorde et de dire à son Fils que nous manquons du vin de la joie.

Vous qui avez risqué votre vie pour annoncer à tous la Vie qui est en Jésus, confiez au divin médecin toutes les personnes qui luttent au chevet des malades, qui se dépensent pour leurs frères et cherchent pour développer des traitements.

Vous qui avez vécu en fils de l’Église en toutes circonstances, priez pour que les chrétiens donnent à tous le témoignage humble de leur confiance paisible, de leur charité active, et de leur espérance invincible qui viennent du cœur du Christ.

Vous qui ne vous êtes jamais résignés au mal, obtenez-nous de ne céder ni au fatalisme ni à la panique, mais d’avancer les yeux fixés sur la croix de Jésus, mort et ressuscité, en qui est la victoire totale et définitive sur le mal.

Glorieux saint Sébastien et saint Roch, nos amis dans la difficulté, demandez-le à Dieu notre Père, par Jésus-Christ notre Seigneur, qui vit et règne avec lui dans l’unité du Saint-Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles.

Amen.

Saint Roch, priez pour nous.

Saint Sébastien, priez pour nous.

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