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Même confiné, on peut prier et méditer ! n°22

Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean (21, 1-14)

En ce temps-là, Jésus se manifesta encore aux disciples sur le bord de la mer de Tibériade, et voici comment. Il y avait là, ensemble, Simon-Pierre, avec Thomas, appelé Didyme (c’est-à-dire Jumeau), Nathanaël, de Cana de Galilée, les fils de Zébédée, et deux autres de ses disciples. Simon-Pierre leur dit : « Je m’en vais à la pêche. » Ils lui répondent : « Nous aussi, nous allons avec toi. » Ils partirent et montèrent dans la barque ; or, cette nuit-là, ils ne prirent rien. Au lever du jour, Jésus se tenait sur le rivage, mais les disciples ne savaient pas que c’était lui. Jésus leur dit : « Les enfants, auriez-vous quelque chose à manger ? » Ils lui répondirent : « Non. » Il leur dit : « Jetez le filet à droite de la barque, et vous trouverez. » Ils jetèrent donc le filet, et cette fois ils n’arrivaient pas à le tirer, tellement il y avait de poissons. Alors, le disciple que Jésus aimait dit à Pierre : « C’est le Seigneur ! » Quand Simon-Pierre entendit que c’était le Seigneur, il passa un vêtement, car il n’avait rien sur lui, et il se jeta à l’eau. Les autres disciples arrivèrent en barque, traînant le filet plein de poissons ; la terre n’était qu’à une centaine de mètres. Une fois descendus à terre, ils aperçoivent, disposé là, un feu de braise avec du poisson posé dessus, et du pain. Jésus leur dit : « Apportez donc de ces poissons que vous venez de prendre. » Simon-Pierre remonta et tira jusqu'à terre le filet plein de gros poissons : il y en avait cent cinquante-trois. Et, malgré cette quantité, le filet ne s’était pas déchiré. Jésus leur dit alors : « Venez manger. » Aucun des disciples n’osait lui demander : « Qui es-tu ? » Ils savaient que c’était le Seigneur. Jésus s’approche ; il prend le pain et le leur donne ; et de même pour le poisson. C’était la troisième fois que Jésus ressuscité d’entre les morts se manifestait à ses disciples.

 

Méditation

Père Xavier Michaux, curé de Miramas et Entressen

Cette rencontre au matin naissant est pleine de fraîcheur ! Non seulement l’absence de pêche au cours de la nuit rend le petit matin libérateur, mais en plus, la pêche miraculeuse refait les forces et remplit d’enthousiasme ! Trois éléments parmi d’autres me semblent remarquables ;

  1. Les Apôtres sont revenus à leur travail ordinaire ;
  2. Celui que Jésus aimait Le reconnaît en premier ;
  3. Et tous retireront progressivement de ces rencontres avec le Christ Ressuscité, la ferme conviction évoquée dans les Actes des Apôtres (la 1ère lecture). « Ce Jésus est la pierre méprisée de vous, les bâtisseurs, mais devenue la pierre d’angle. En nul autre que lui, il n’y a de salut, car, sous le ciel, aucun autre nom n’est donné aux hommes, qui puisse nous sauver. »

1) Le Christ nous précède en Galilée comme Il l’avait dit en donnant rendez-vous à ses disciples là-bas. Le mouvement que le désir de Dieu initie, comme pour Abraham, va les conduire vers la rencontre avec Dieu mais en Jésus. La Foi en Jésus-Ressuscité nous permet de voir Dieu présent au milieu des nations, au milieu des activités ordinaires et profanes. Et c’est après une nuit de travail, que la rencontre avec le Christ Ressuscité a lieu. Il est important de savoir que les Apôtres ont rencontré le Christ dans sa gloire atténuée au cours de leur travail ! Il a même mangé avec eux ! Parfois, le Christ est à côté de nous et nous ne savons pas Le voir. Mais Il mange avec nous… Ce sont ces moments de grâce « humaine » que nous partageons avec notre épouse, nos enfants, un pauvre de cœur, un malade, ou un collègue de travail. Un moment d’éternité volé au temps qui passe par la mystérieuse expérience de la rencontre entre deux personnes reliées par la Charité. Et c’est à nous chrétiens, de révéler au monde ce qui est implicite dans ces rencontres. De rendre explicite que tout Amour de Charité vient de Dieu, et nous relie à Dieu. Nous sommes les révélateurs de la Présence de Dieu là où la Charité se manifeste, car « Dieu est Amour » (1 Jn 4, 8). Et c’était pendant le travail…

2) C’est l’Apôtre qui écrit ces paroles qui reconnaît Jésus en premier. Quoiqu'en disent les dernières hypothèses exégétiques, la Tradition nous a habitués à relier Saint Jean avec le « disciple que Jésus aimait ». Cette personnification n’est pas indue, même s’il se pourrait que l’évangéliste Saint Jean soit différent du « Fils du tonnerre », frère de Saint Jacques. Sur la barque, ce matin-là, « celui que Jésus aimait » a été le 1er à reconnaître le Seigneur. Les grands savants l’ont compris humblement (Henri-Irénée Marrou) ; pour bien comprendre, il faut aimer. Vous voulez comprendre les mystères de la Foi en Dieu ? Apprenez d’abord à aimer… modestement, concrètement, vos proches dans leurs besoins spécifiques. Si les idées vous manquent, contemplez les œuvres de miséricorde (Mt 25) que vous pouvez accomplir ; chacune détruit notre cœur de pierre, chacune ouvre à la profondeur de l’Amour divin. Ainsi, au lieu de parcourir seulement des livres qui peuvent faire enfler d’orgueil, le soin du nécessiteux apprend tout autant à connaître le suprême Mystère qui soutient toute la réalité ; Dieu.

3) Et c’est en Jésus que nous apprenons tout cela. Il est notable de remarquer combien de chrétiens parlent de l’Église et du dépôt de Foi qu’Elle a porté à travers les âges, sans reconnaissance. Notre regard sur le monde est façonné par la Résurrection du Christ et les conséquences que l’Église a retirées tout au long des siècles. Mais certains chrétiens préfèrent citer tel sage Iranien aux formules alambiquées et superficielles, plutôt que le Christ ! Pour être « in », « exit » Jésus ! (« Pour être à la mode, ne citons pas explicitement Jésus »). Le syncrétisme ordinaire de notre société tient aussi au manque de franchise avec lequel les chrétiens parlent de leur richesse intérieure. Chez les catholiques, l’absence de connaissance des Écritures leur empêche de plus, de les citer avec à-propos. Comment les Apôtres arrivent donc à dire qu’il n’existe pas d’autre Nom que celui de Jésus par lequel l’humanité puisse être sauvée ? Jésus éclaire l’histoire de l’univers comme personne avant lui, ni après. Mais très peu le savent encore…

Et si le confinement nous menait jusqu'à la nouvelle Pentecôte ? Et si c’était l’occasion d’appréhender mieux les Écritures en les parcourant intensément ? Sur sa Parole, nous pourrions alors lancer de nouveau le filet et redécouvrir les miracles de la grâce !

 

Prière

Nous pouvons réciter ensemble à midi, un « Je vous salue Marie », un « Notre Père », et la « Prière en temps d’épidémie » écrite par un prêtre du diocèse :

 

Prière en temps d’épidémie

Saint Roch et saint Sébastien, amis du Seigneur Jésus, vous qui avez connu l’épreuve de la souffrance et de la maladie, soyez aujourd’hui les ambassadeurs de notre prière auprès de Dieu notre Père. En ce temps d’inquiétude et d’incertitude, nous recourons à vous avec confiance pour demander votre intercession.

Comme nos aïeux en Provence qui n’ont jamais désespéré de Dieu dans les pires moments des épidémies de peste et se sont toujours confiés à vous, nous renouvelons cette fidélité à l’heure du coronavirus qui nous frappe aujourd’hui.

Grand saint Roch, grand saint Sébastien, vous qui contemplez le visage de Dieu dans la gloire du ciel, voyez vos frères et sœurs d’ici-bas qui sont aux prises avec les flèches de la maladie aux quatre coins du monde.

Vous qui goûtez la plénitude de l’amour du Saint-Esprit, demandez-lui pour nous la fraîcheur dans la fièvre, la guérison pour ce qui est blessé.

Vous que la sainte Vierge Marie a présenté à Dieu après l’épreuve, demandez-lui de nous prendre dans son manteau de miséricorde et de dire à son Fils que nous manquons du vin de la joie.

Vous qui avez risqué votre vie pour annoncer à tous la Vie qui est en Jésus, confiez au divin médecin toutes les personnes qui luttent au chevet des malades, qui se dépensent pour leurs frères et cherchent pour développer des traitements.

Vous qui avez vécu en fils de l’Église en toutes circonstances, priez pour que les chrétiens donnent à tous le témoignage humble de leur confiance paisible, de leur charité active, et de leur espérance invincible qui viennent du cœur du Christ.

Vous qui ne vous êtes jamais résignés au mal, obtenez-nous de ne céder ni au fatalisme ni à la panique, mais d’avancer les yeux fixés sur la croix de Jésus, mort et ressuscité, en qui est la victoire totale et définitive sur le mal.

Glorieux saint Sébastien et saint Roch, nos amis dans la difficulté, demandez-le à Dieu notre Père, par Jésus-Christ notre Seigneur, qui vit et règne avec lui dans l’unité du Saint-Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles.

Amen.

Saint Roch, priez pour nous.

Saint Sébastien, priez pour nous.

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