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EV 678

L'agneau de Dieu

qui enlève le péché du monde

L’Évangile de ce dimanche, nous montre Jean-Baptiste désignant Jésus par ces mots : « Voici  l'agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde », parce que par lui le projet de salut et de paix devint possible. « L'agneau de Dieu », l'expression fait d'abord référence à des textes importants de la Bible. Le premier, c'est dans le livre d'Isaïe, au chapitre 53. Le prophète parle d'un « serviteur de Dieu ». On ne sait pas de qui il s'agit : de lui-même, ou du peuple d'Israël, ou du Messie.

En tout cas, des siècles avant Jésus-Christ, il décrit comme s'il y assistait, la passion de Jésus. Il dit : « Comme un agneau qu'on mène à l'abattoir, il n'a pas ouvert la bouche. Nous l'avons vu, il n'avait ni beauté ni éclat, le dernier des hommes, un homme voué à la souffrance ».

« Agneau de Dieu » : l'expression fait également référence à un épisode central de l'histoire sainte : le passage de la Mer Rouge. Juste avant de fuir la terre de l'oppression pour passer dans la terre de la liberté, vous vous rappelez comment les Israélites ont tué un agneau dans chaque famille, ont pris le sang de l'agneau pour badigeonner la porte de leur maison, puis ont mangé l'agneau. Depuis cette première « pâque », et jusqu'à aujourd'hui, on célèbre toujours le mémorial du « passage » en mangeant l'agneau pascal.

 

Pourquoi le rituel juif a-t-il repris cette tradition de l'agneau ? Parce que, d'abord, l'agneau est la nourriture habituelle des nomades. Mais également parce que l'agneau est le symbole de la victime innocente, et le symbole de la non-violence. L’agneau est dans la Bible, comme dans les autres cultures, le symbole de l’être innocent, celui qui ne peut pas faire de mal, celui qui peut seulement en recevoir. De fait, c’est un animal étonnant l’agneau, il paraît qu’il ne sait pas crier. Contrairement au cochon qui couine très fort ! L’agneau ne peut ni se défendre, ni signaler le danger par des bruits. Ainsi et de façon tout à fait originale, en réponse au mal qu’il subit, l’agneau répond par le silence ! On dit, encore aujourd'hui, « doux comme un agneau ». Donc, en désignant Jésus comme l'agneau de Dieu, il le présente comme quelqu'un qui se place du côté des victimes, qui ne résistera pas à ceux qui lui volent sa vie. Et qui dénonce, par son attitude, toutes les attitudes de violence, d'oppression, toutes les conduites meurtrières de l'humanité. Il est l'agneau de Dieu. Donc il nous faut changer nos manières de voir. Parce que souvent nous pensons Dieu tout-puissant, Dieu juge, Dieu punisseur, alors que nous voyons, en Jésus image du Père, Dieu-victime. Non seulement Dieu du côté des victimes, mais Dieu qui accepte de se laisser tuer par le péché, parce que tout péché, c'est la négation de Dieu, c'est le refus de Dieu, c'est la mort de Dieu. Eh bien, Dieu accepte cela de nous. Justement pour prendre sur lui notre propre péché et nous en libérer. L’Agneau de Dieu ainsi est le signe de l’œuvre de miséricorde. Ceux qui veulent bien regarder le Crucifié reconnaîtront en Lui le visage du Dieu humble et vrai, du Dieu de tendresse et de pitié. Sa tendresse est sans limite. Les petits, les humbles et les pauvres ont la première place dans son cœur. C'est de cela que nous avons à témoigner.

 

Quand à la messe, au moment d’aller communier, le prêtre présentera l’Hostie, Pain de vie et le Calice, sang du Christ, et dira : « Voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde » faites mémoire de toutes ces images qui nous disent à quel point nous sommes aimés, sauvés par Celui qui, comme un agneau, a donné sa vie et qui nous invite à le suivre pour devenir, communions après communions, de vraies filles et fils de Dieu.

Père Kurian THEKKEL

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