La rencontre de Jésus et de la Samaritaine, dans cette page magnifique de l’évangile de Jean, n’est pas une simple anecdote. Elle représente la rencontre de Dieu avec l’humanité tout entière.
Cette rencontre se passe près d’un puit. Or le puit, c’est le lieu de l’amour et du mariage. Rappelons-nous les rencontres d’Isaac et Rebecca, de Jacob et Rachel et bien d’autres :
Ici Dieu vient épouser l’humanité en Jésus et fonder (non pas un foyer) mais l’Eglise !
La Samaritaine, quant-à elle, représente l’humanité en attente, l’humanité assoiffée de vie.
Et Jésus arrive, « fatigué par la route ». Comment ne le serait-il pas ? Il vient d’auprès du Père, il a fait ce chemin incroyable de descendre en notre chair pour que les hommes puissent rencontrer Dieu.
Il est là au bord du puit, il est assis, il est midi, arrive alors cette femme de Samarie qui vient chercher l’eau nécessaire à sa vie, comme chaque jour.
Pourquoi midi ? Ce n’est pas une heure pour la corvée d’eau ! Il fait trop chaud. Classiquement, on dit qu’elle vient à cette heure pour ne rencontrer personne. C’est sans doute vrai, mais il y a aussi un symbole fort : A midi le soleil est à son Zénith, et ses rayons verticaux sont à même d’éclairer le fond du puit. C’est l’heure de la révélation ! Cette femme vient puiser, et la lumière de Jésus vient rejoindre au fond, la misère de son puit intérieur ! Oui Jésus vient illuminer son cœur comme il vient illuminer le nôtre. « Toi qui venais puiser de l’eau, Il t’a puisé dans ton abîme » disait St Augustin.
« Donne-moi à boire » dit Jésus. Voyez la délicatesse de Dieu : Celui qui a créé l’univers se fait petit, il se fait mendiant, il a voulu être fatigué, avoir soif, être dépendant.
Il s’adresse à nous : « Donne-moi à boire » : donne-moi un peu d’attention, donne-moi ta foi, donne-moi ta prière, donne-moi tes joies, tes peines, donne-moi ta vie, les petits sacrifices de ton carême, donne-moi ton péché pour que je le cloue sur le bois.
Comme il résonne ici le « j’ai soif !» prononcé par Jésus qui se donne sur la croix…
Ainsi la soif de la Samaritaine, que l’eau du puit ne désaltère qu’un instant, vient rencontrer la soif de Dieu d’être aimé par les hommes.
« Si tu savais le don de Dieu, …. C’est toi qui m’aurais demandé à boire »
Car, bien plus que l’eau du puit, Jésus vient apporter l’Esprit-Saint, l’Esprit d’Amour qui passe entre le Père et le fils, il nous le donne pour qu’il jaillisse en nos cœur.
Jésus dira aussi « Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi, et qu’il boive celui qui croit en moi, car de son sein couleront des fleuves d’eau vive (Jn 7, 39). Et ce fleuve d’eau vive, c’est l’Esprit Saint que reçoivent ceux qui croient en Lui.
Voyez comme nous sommes bien au-delà de l’eau stagnante du puit de Jacob tout juste suffisante pour ne pas mourir de soif. Bien au-delà de la source sortit miraculeusement du rocher frappé par Moïse, tout juste suffisant pour redonner un peu de foi aux fils d’Israël.
Alors, ouvrons notre cœur, aux dons de Dieu : A son fils venu nous sauver. Ecoutons sa Parole qui vient nous nourrir. Ayons soif de son Esprit-Saint pour qu’il nous guide.
Et en retour, offrons-lui notre foi.
Philippe VINCENT - Diacre