SILENCE, DIEU PARLE !
Un ouvrage ayant fait le tour du monde, tout au moins celui catholique, est très évocateur de par son intitulé et, qu’on le veuille ou non, interpelle.
Il s’agit de « La Force du silence contre la dictature du bruit » de l’homme d’Eglise, le cardinal Robert SARAH.
Cet ouvrage, par sa pertinence, nous dépeint tout le bien que pourrait procurer le silence à tous points de vue. On ne saurait constamment être dans du bruit, sous le vil prétexte qu’il nous procure apaisement et tranquillité. En réalité, aucune réflexion fructueuse ne saurait se faire et porter du fruit dans de la musique tonitruante ou dans de l’activisme. Cela n’est possible que dans le recueillement et dans le silence intérieur. Si seulement chacun pouvait, par exemple, prendre du temps pour faire une relecture de ce qu’a été sa journée et, faire des perspectives, combien notre monde se serait trouvé changé ! En fait, en prétextant d’avoir plusieurs choses à faire et donc, de n’avoir pas de temps pour se retirer, on en rajoute simplement à ses préoccupations et on finit par perdre la tête.
Nous avons besoin de calme et de tranquillité. Il nous en faut à tous, sans exception. Ecoutons ce que nous dit l’auteur de « La force du silence, contre la dictature du bruit » :
« L’humanité doit entrer dans une forme de résistance. Que deviendra notre monde s’il ne cherche pas des espaces de silence ? Le repos intérieur et l’harmonie ne peuvent découler que du silence. Sans lui, la vie n’existe pas. Les plus grands mystères du monde naissent et se déploient dans le silence. Comment la nature se développe-t-elle ? Dans le plus grand silence, et les sources d’eau coulent d’abord dans le silence de la terre. (…). Dans le ventre de sa mère, l’enfant grandit en silence. Quand un nourrisson dort dans son berceau, ses parents aiment à le couver du regard en silence, pour ne pas le réveiller ; ce spectacle ne peut se contempler qu’en silence, dans l’émerveillement du mystère de l’homme en sa pureté originelle. (…) Le silence est la plus grande liberté de l’homme. Aucune dictature, aucune guerre, aucune barbarie ne peut lui enlever ce trésor divin » PP. 52-54.
On ne saurait, à mon avis, dire mieux au sujet de l’importance du silence dans la vie de l’Homme. Si l’Enfant Jésus a bien voulu naître dans une étable, c’est justement parce qu’il lui fallait du silence pour naître à l’humanité.
Le Pape Paul VI, le 05 janvier 1964, lors de son voyage à Nazareth, lieu où commença ce grand mystère, fit une prière que je trouve pour ma part, admirable et très évocatrice : « Nazareth, une leçon de silence. Que renaisse en nous l’estime du silence, cette admirable et indispensable condition de l’esprit, en nous qui sommes assaillis par tant de clameurs, de fracas et de cris dans notre vie moderne, bruyante et hyper sensibilisée ». Ces propos nous rappellent la beauté de faire silence dans un monde caractérisé de plus en plus par le bruit.
Alors, n’ayons pas peur. Osons faire silence en nous et nous verrons que de nombreuses choses qui auparavant, nous paraissaient inaccessibles, deviendront tout à coup limpides et claires.
Faisons silence, et nous entendrons Dieu nous parler.
Gildas DOSSOU, Diacre