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EV 676

«Réveille-toi, ô toi qui dors »

Voici Noël à notre porte ! On se presse pour effectuer les derniers achats indispensables dans les rues des  villes et des villages qui se sont parées de lumière. Les traditionnels sapins ont été décorés dans chacune de nos maisons, et pour la plupart, si ce n’est par dévotion, au moins par tradition, la crèche a pris sa place à l’endroit où tout le monde pourra contempler Marie, Joseph et l’enfant Jésus, sans oublier l’âne et le bœuf ! Tout y est, tout est prêt pour célébrer Noël.

Mais célébrer la naissance Jésus, qu’est-ce que cela veut dire ? Allons un peu au-delà de cette sainte image d’Epinal représentant un enfant rose et dodu entre une jeune femme les mains jointes et un vieillard barbu en extase… 

Réveillons-nous, car la réalité était moins idyllique : L’annonciation de l’ange à Marie a complètement bouleversé le projet de Marie et Joseph : il leur a fallu abonder au projet de Dieu et affronter le regard des hommes sur cette grossesse dont ils ne pouvaient leur expliquer l’origine. Affronter aussi à 9 mois de grossesse, les 150 km à pieds entre Nazareth et Bethléem, soit environ 4 jours de marche pour ne rien trouver d’autre à l’arrivée qu’une étable pour les accueillir. Affronter ensuite, alors que l’enfant n’avait que quelques jours ou quelques semaines, la menace qu’Hérode faisait peser sur lui et devoir tout quitter, et reprendre une longue marche pour l’exile en Egypte… Et nous le savons, la croix n’est pas très loin de la crèche, pour qu’éclate la résurrection du Christ et notre rédemption.

Oui, réveillons-nous, Dieu a pris tous les risques pour nous envoyer son divin-fils afin de nous tirer du péché originel. Il savait jusqu’où il devrait s’abandonner pour pouvoir restaurer cette alliance qu’il voulait sans faille avec l’homme. Pour restaurer cette communion sans faille avec Lui.

Alors, réveillons-nous : le moins que nous puissions faire, n’est-il pas de prendre nous aussi notre bâton de marche pour aller rencontrer Jésus ? Même s’il fait froid, ou si nous sommes un peu fatigués ou très occupés, n’oublions pas qu’Il nous attend pour célébrer l’Eucharistie chaque dimanche. N’oublions pas qu’Il nous attend dans la célébration des sacrements : si nous ne les demandons pas, ils ne viendront pas à nous. N’oublions pas qu’Il nous attend dans la charité envers les plus démunis, les malades ou les personnes seules.

Réveillons-nous, Dieu n’est pas un concept abstrait, Il est présent dans le concret de notre humanité : il a tout mis à notre portée, il attend que nous nous levions. Comme les bergers, comme les mages, il attend que nous venions à lui.

Au quatrième siècle, Saint-Augustin le disait encore mieux que moi : « Homme, éveille-toi : pour toi, Dieu s'est fait homme. Réveille-toi, ô toi qui dors, relève-toi d'entre les morts, et le Christ t'illuminera. Pour toi, je le répète, Dieu s'est fait homme. Tu serais mort pour l'éternité, s'Il n'était né dans le temps. Tu n'aurais jamais été libéré de la chair du péché, s'Il n'avait pris la ressemblance du péché. Tu serais victime d'une misère sans fin, s'Il ne t'avait fait cette miséricorde. Tu n'aurais pas retrouvé la vie, s'Il n'avait pas rejoint ta mort. Tu aurais succombé, s'Il n'était allé à ton secours. Tu aurais péri, s'Il n'était pas venu. Ainsi soit-il. » (Saint Augustin (354-430) - Sermon pour Noël - Sermon 185)

A méditer ! Joyeux Noël !!

 

Philippe VINCENT – Diacre permanent

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