EV n°673

Le fils de l’homme, quand il viendra,

trouvera-t-il la foi sur la terre ?»

La liturgie de ces prochains jours, nous invite à fréquenter certains passages du livre de la Sagesse. Rédigés 30 et 50 ans avant Jésus Christ, ces textes sont d’une étonnante actualité ! Ainsi :

« Ils sont inconsistants, tous ces gens qui restent dans l’ignorance de Dieu : à partir de ce qu’ils voient de bon, ils n’ont pas été capables de connaître « Celui qui est » ; en examinant ses œuvres, ils n’ont pas reconnu l’Artisan. Car à travers la grandeur et la beauté des créatures, on peut contempler, par analogie, leur Auteur. Plongés au milieu de ses œuvres, ils poursuivent leur recherche et se laissent prendre aux apparences : ce qui s’offre à leurs yeux est si beau ! Encore une fois, ils n’ont pas d’excuse. S’ils ont poussé la science à un degré tel qu’ils sont capables d’avoir une idée sur le cours éternel des choses, comment n’ont-ils pas découvert plus vite Celui qui en est le Maître ? » ( Sg 13-1-5-7,9).

Si le Roi Salomon avait vécu à notre époque, il n’aurait pas changé une ligne à ce texte, tant il reflète le manque de Foi de nos civilisations occidentales.

En effet, alors que la création déploie sous nos yeux toute la magnificence des teintes d’automne dans la nature qui nous entoure, comment penser un instant que ce soit le fruit du hasard ?

Si l’on pense à l’alternance heureuse des saisons, aux fruits que nous donnent la terre, à la richesse des océans qui entourent notre planète, comment ne pas y voir la main de notre Créateur ?

Si l’on considère la merveille de la flore et de la faune, la grandeur de notre humanité qui aux quatre coins du monde a su, au fils des siècles, prospérer à force d’ingéniosité et de travail, comment ne pas y voir l’image de Dieu ?

Lorsque l’on observe un couple aimant, entouré de ses enfants, comment ne pas y voir un reflet de l’amour de Dieu ?

Vous êtes un naïf et un utopiste, me direz-vous. Ne voyez-vous pas toutes les horreurs de ce monde ? Les guerres, la famine, la précarité de populations entières, la pollution, les catastrophes naturelles… Et nos scientifiques, alors qu’ils sont capables de progresser si vite dans la compréhension de l’infiniment grand et l’infiniment petit, pourquoi sont-ils si nombreux à refuser de croire en un Dieu bon et source de toute chose ?

Certes, tout cela existe, le mal côtoie le bien, c’est la réalité de ce monde et Jésus la partagé dans son humanité. Ainsi, en tant que croyants, nous avons à habiter ce monde nous aussi, à y apporter notre regard de foi, à y insuffler le dynamisme de notre espérance, à rendre plus active notre charité. C’est ainsi, par l’action de chaque croyant vivant pleinement de son baptême, que Dieu sera visible dès aujourd’hui dans le monde.

« Le fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ?» (Lc18, 8)

Je veux croire que oui !

Philippe VINCENT – Diacre permanent