LA CRECHE DE NOTRE COEUR
Pendant ce temps de l’Avent, nous avons préparé la crèche dans nos maisons :
Un peu de mousse et de branchages, du papier-rocher pour former une petite cavité et nous y avons disposé les figurines de Marie, Joseph, puis l’âne et le bœuf. Nous avons placé ensuite quelques bergers, quelques moutons et selon la tradition provençale, la foule plus ou moins nombreuse des personnages marquants de la vie de tous les jours… sans oublier l’étoile dorée qui guidera les mages. Et voilà ! Notre crèche est prête à recevoir l’enfant Jésus le jour de Noël…
Mais, à l’image de cette belle tradition, c’est dans notre cœur, que nous devons véritablement ériger la plus belle des crèches :
Il faut lui trouver un espace !? Même si nous ne nous en sentons pas dignes, même si les épreuves de la vie ont pu la refroidir, ouvrons une petite brèche dans notre âme pour que le Seigneur puisse venir nous rencontrer. Même toute petite, laissons l’Esprit y déposer un petit germe d’espérance. Oui, c’est dans les failles de notre cœur que le Seigneur veut s’établir : Laissons-le y parvenir afin qu’il puisse grandir en nous.
Marie : Donnons-lui la meilleure place ! Mettons là au cœur de notre prière, elle qui dans son humanité la plus parfaite, a accepté de concevoir Jésus par l’action de l’Esprit. Pour toujours, elle demeure le point de passage privilégié de l’Esprit Saint ! Parce qu’en son corps Jésus a pris chair, en priant Marie, l’Esprit créateur, viendra féconder aussi nos vies.
Joseph, quelle belle figure paternelle ! Dans la discrétion et l’efficacité il a su prendre soin de la sainte famille, toujours guidé lui aussi par l’Esprit-Saint. N’hésitons pas à lui confier, dans notre prière, nos soucis de santé, de travail et de famille.
Le bœuf et l’âne !? Ce sont des symboles concrets de la création, car Jésus est venu prendre corps dans le concret de nos vies, et aucun des détails de notre existence ne lui est indifférent.
Les bergers, de condition pauvre, et vivants un peu en marge de la société, ce sont eux les premiers informés et les premiers adorateurs. Ainsi, faut-il nous dépouiller intérieurement de tout le superflu qui nous encombre, pour accueillir ce mystère de l’incarnation. Rendons-nous pauvres pour contempler et reconnaitre le Christ qui s’est lui-même abaissé à la condition d’homme.
L’étoile : c’est la lumière qui vient du ciel, donc de Dieu, et que nous sommes appelés à accueillir et à faire briller aux yeux de ceux qui nous entourent
Oui, réjouissons-nous de ce Dieu qui vient prendre notre humanité, qui vient se rendre fragile dans la fragilité de notre monde, la fragilité de nos communautés paroissiales, la fragilité de nos âmes ; pour que nous devenions à notre tour « fils de Dieu ».
JOYEUX NOËL !
Philippe VINCENT – Diacre permanent