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Le Diable existe-t-il vraiment ?

Les lectures du 10eme dimanche du temps ordinaire y font référence, mais est-ce une image, une parabole ?

« Le diable n’existe pas, c’est une invention des cléricaux pour faire peur aux gens ou les faire obéir… » Peut être avez-vous lu ou entendu autour de vous ce genre d’affirmation ?! Ou encore, serait-il un concept plus ou moins personnifié et fantaisiste des causes inconnues de nos problèmes…   Or, l’Église catholique enseigne que le diable est une vraie personne, qu’il ne s’agit pas d’un fantasme ou d’un personnage mythologique.

Les Pères de l’Église étaient très clairs sur le sujet. Irénée, à la fin du deuxième siècle, écrit que le diable est "un ange apostat" qui essaie "d’obscurcir les cœurs de ceux qui le servent." Tertullien, qui écrit à peu près à la même époque, dit que "le travail des démons est de corrompre l’espèce humaine." Et Origène, une génération plus tard, note que "l’enseignement de l’Eglise maintient que ces êtres existent vraiment". Au quatrième Conseil du Latran (1215), les évêques ont défini que "le diable et les autres esprits mauvais ont été créés bons dans leur nature, mais qu’ils sont devenus mauvais par leurs propres actions." En clair, ce sont des créatures spirituelles qui ont radicalement et de manière irrévocable refusé Dieu et son règne.

Par ailleurs, il suffit de lire les Evangiles pour se rendre compte que Jésus Lui-même ne prend pas le diable à la légère, car en tout premier lieu, Satan est l’adversaire du Christ : « après son baptême, Il fut conduit au désert par l'Esprit pour être tenté par le démon » (Mt 4,1) et au cours de sa vie publique, Jésus n’a de cesse de lutter contre lui. Il guérit beaucoup de gens atteints de toutes sortes de maladies, et il expulsa beaucoup de démons, il empêchait les démons de parler, parce qu’ils savaient, eux, qui il était. (Mc 1, 34). Ou encore, s’adressant aux scribes et aux pharisiens qui réclamaient la lapidation de la femme adultère, il leur déclare : « Vous, vous êtes du diable, c’est lui votre père, [ ] Depuis le commencement, il a été un meurtrier ». (Jn 8, 44)

Oui, le Malin, le Diviseur, l’Accusateur existe ! Et le chrétien que nous sommes, tout comme le Christ se heurtera à l’Adversaire. Pierre le représente comme un lion affamé qui rôde autour des fidèles (1P5, 8) car c’est par la tentation sournoise qu’il s’ingénie à induire l’homme au péché (1 Co 7) et à le détourner de Dieu. "Quelques-uns se détourneront de la foi suivant les esprits trompeurs et les directives démoniaques" (1Tm 4,1). Si les possédés ne sont pas innombrables, méfions-nous de l’apostasie « en douceur » : conclusion d’un renoncement progressif à Dieu, car elle se manifeste lentement, presque imperceptiblement, pour nous faire glisser petit à petit dans une vie enracinée dans le péché.

Ainsi, l’homme doit-il choisir entre Dieu et Satan, entre le Christ et Bélial (2 Co 6, 14) ; car au dernier jour il sera définitivement avec l’un ou avec l’autre !

Dieu merci, Satan n’en demeure pas moins un ennemi déjà vaincu. Oui, soyons rassurés : comme le dit le Catéchisme (CEC 550), la venue du Royaume de Dieu est la défaite du royaume de Satan. C’est Jésus qui nous l’affirme : « Il leur dit : Je regardais Satan tomber du ciel comme l’éclair. » (Lc 10 18) Ou encore : "Si c’est par l’Esprit de Dieu que j’expulse les démons, c’est qu’alors le Royaume de Dieu est arrivé pour vous" (Mt 12,28).

Oui, le Christ est venu pour nous sauver, si nous restons unis à Lui par la foi (Ep 6,10) et la prière, et fortifiés par les sacrements, nous sommes certains de triompher !

Car seul sera vaincu qui aura consenti à l’être (Jc. 4,7), (Ep 4, 27).

 

Philippe VINCENT – Diacre permanent

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